GENESIS ARE COMING TO TOWN !

L'année 2007 a été sans contredit l'année des reformations. Après THE POLICE et LED ZEPPELIN, c'est au tour de la mythique formation GENESIS de remonter sur les planches. Mais cet album live était-il vraiment nécessaire? Pouvait-on vraiment s'attendre à une claque monumentale? Ceux qui attendaient avec une impatience acharnée un retour dans la formation de Peter Gabriel et de Steve Hackett auront peut-être plus de chance la prochaine fois. Et ceux qui s'attendaient à ce que cet album live soit un chef-d'oeuvre monumental retraçant avec une précision dantesque la riche carrière discographique de GENESIS, peuvent aussi s'abstenir. Bien que l'album ne soit pas si mauvais, vous serez sans doute déçus de retrouver un power trio affaibli par les années d'inactivité du groupe. Ajoutez à cela une setlist plutôt mal choisie, une production très ordinaire et un mixage indigne, parfois même raté de la part de Nick Davis, et vous obtenez Live Over Europe, un album-double d'une médiocrité franchement décevante. Si la tournée "Turn It On Again" fut un succès fulgurant, il n'en sera pas de même pour son article promotionnel. Mais ne pleurez pas, chers fans de GENESIS, cet album n'a pas que des défauts !

S'il comprend majoritairement des morceaux issus de l'ère Collins, le groupe a eu l'excellente idée d'inclure quelques morceaux de la belle époque sur sa setlist. Ainsi, vous pourrez vous délecter de certains classiques, très bien interprétés, dont "The Cinema Show" (extrait seulement), "Firth Of Fifth" et "Carpet Crawlers" de Selling England By The Pound ou alors "Ripples" et "Los Endos" de A Trick Of The Tail. Comment se fait-il que les moments forts de l'album se trouvent lors des morceaux que le groupe n'a pas joués depuis de nombreuses années? L'effet nostalgie? Peut-être bien, mais une chose est sûre, ces moments de jouissance sont noyés sous les nombreuses bourdes de la galette. Si le retour des morceaux des années 70 est très réussi, l'exhumation de Duke est franchement ratée et inutile. Il en est de même des nombreux singles du groupe à son apogée en tant que groupe pop dont "Invisible Touch", "Land Of Confusion" et "I Can't Dance". L'éternelle dualité entre le groupe de rock progressif et le groupe de pop refait de nouveau surface ici et franchement, on aurait pu s'en passer. La flamme ne brûle-t-elle plus? Je ne sais pas trop, mais peut-être qu'une reformation avec HACKETT et GABRIEL aurait été plus rayonnante.

L'album plaira certainement aux fans inconditionnels du groupe, et peut-être à ceux qui étaient présents aux spectacles. D'ailleurs, le public me semble un peu trop calme sur certains morceaux. En fait, le public semble réellement transcendé lors du concert de Rome. Celui qui sortira justement en DVD l'an prochain. Sera-t-il la claque dantesque que l'on attend tous? Espérons-le, car cet album est selon moi indigne d'un groupe de cette étoffe. Prions pour que Steve et Peter reviennent un jour dans la formation, donner un souffle de vie à un groupe qui a bien du mal à relancer la machine.