Que pouvaient-ils faire de supérieur à leur premier bilan plus que positif et résumé sur le "101", enregistré en fin de leur première tournée mondiale ? DEPECHE MODE créa "Violator", un autre clash magistral en puissance au box office ; toujours électro, toujours en compagnie de boites à rythmes, toujours propret en apparence… La suite s’annonçait difficile.

Et là, les croyant végéter sous leur lauriers mérités, le génie se remet en route et DM casse son image : d’abord le son... C’est une véritable batterie qui sera utilisée sur plusieurs (tous les ? ) morceaux - jouée par Alan qui, voulant passer à autre chose, abandonne les synthé et signe par la même occasion, son chant du signe perso ! Ensuite, le look et la transformation déjantée de Dave : tatouages en masse, cheveux long et désinvolture affichée. Fini le minet et son marcel !

Mais surtout, ce sont des compositions plus abouties, plus nerveuses (pas toutes ! ) : nous sommes dans l’attitude rock n’roll au sein de la New Wave en perdition – pour un temps. L’alternance entre un gospell inédit « Condamnation » et le crasseux « I Feel You » ; celle entre l’introspectif « Last Caress » et l’énergique « I Rock With You » ou les synthés seront plus agressifs que par le passé ; et que dites vous alors de la différence manifeste ente « Judas » et « In My Room ». Un feeling hors du commun pour des artistes aboutis !

La hargne des textes se libère également et le firmament musical atteint des sommets (Pourtant, la bande à Martin ira – si si !!! – encore plus loin avec son successeur (plus intime). Voilà donc un album à la personnalité forte et à la démarche artistique étonnante de prime abord mais jubilatoire à l’arrivée.