Après la débauche d’énergie de l’album précédent, DEPECHE MODE revient à ses premières amours, à savoir les sonorités de claviers électroniques. Mais la ressemblance s’arrête déjà ici car ce que les musiciens vont mettrent en avant, c’est leur nouveau côté « exploratoire » en partant à la recherche des sentiments les plus noirs, les plus profonds de notre être.

Il y a bien les deux singles qui ont bien fonctionnés sur les ondes hertziennes mais le noyau dur de « Ultra », c’est dans l’intimité que vous allez le découvrir. Les mélodies s’aèrent et se répandent ; les trois musiciens restant (Allan s’occupant de sa Maman ! ), vont nous pondre un festival d’introspection et de morceaux plus calmes, bien moins guillerets que par le passé. Nous sommes à des années lumières de « Just Can Get Enough », mais alors, vachement aux antipodes, hein !

Raffiné est aussi un adjectif qui convient à cet album. Classe, feutré, délicat et posé… En voilà d’autres ! Plus qu’un recueil de titres qui s’enchaînent, c’est un voyage personnel qui vous touchera en plein cœur, pour peu que cette aventure vous tente, évidemment. Pourpre est le mot qui conviendrait aussi parce que c’est la couleur de la tristesse et noir pour le pessimisme ambiant. DEPECHE MODE veut que sa démarche aille dans le sens de la création personnelle plutôt que de conquérir un public avide de se trémousser à n’importe quelle occasion… Dave, Martin et … n’en ont plus l’envie… Album sombre (pas autant que le « Wrong » de psychopathe !) mais « Ultra » est définitivement un grand cru du survivant indémodable, finalement !