Il manque quelques chose à Tattoo You, mais quoi ? Oh bien sûr, beaucoup peuvent dire l'inspiration, et on ne peut leur donner tort sur le fait que nombre de titres ne peuvent faire date. Et cependant, quelque chose de plaisant plane sur cet album qui semble être une évidence, n'est-ce pas tout simplement que les ROLLING STONES se laissent aller à leur fibre créatrice au point de réenchaîner (temporairement certes) au rythme d'un album par an ?

"Start Me Up" est le classique incontestable, seul titre qui parvienne à réellement marquer les esprits, quand bien même il s'agit d'un fond de tiroir. La science du riff de Keith Richards, supérieure à tout le monde (le numéro 2 à mes yeux étant Malcolm Young d'AC/DC, meilleur que son frère soliste) se transmet encore ici, et Mick Jagger s'occupe de la verve excitante qui plaît aux femmes autant qu'aux hommes. Titre brillant, quoique répétitif, mais juste ce qu'il fallait aux STONES pour s'extraire d'années 70 variables.

"Hang Fire" et "Little T & A" sont des morceaux rock convenables, dépassés par "Neighbours" au caractère mordant, à plus forte raison parce que le saxophoniste, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'est pas Bobby Keys mais le grand Sonny ROLLINS. Et pas que : sur la jam salace de "Slave", l'illusion est également parfaite, à croire que le musicien afro-américain a toujours joué avec les STONES, au lieu du WASP texan massif !

Les autres titres, "Tops" et "Waiting on a Friend" se laissent bien écouter, mais dans que j'aime avec ce que le groupe propose durant ces années-là, il y a des trucs-tests comme "Heaven" dont on sait quelque part qu'ils sont là pour meubler, mais qui agissent avec charme. Et le problème au final, c'est peut-être le déséquilibre entre ces titres-là et le premier, franchement pensé comme un 'killer'.