Pour sûr, Nebraska est, comme tous les albums acoustiques ou semi-acoustiques de Bruce une pièce maîtresse de sa discographie, et plus globalement, un chef-d'oeuvre. Néanmoins je rechigne un peu à lui mettre la cinquième étoile, car n'étant pas (loin de là) un fan absolu de blues ou de rockabilly même épuré (n'oublions pas la guitare électrique de "Open All Night"), alors que ces aspects sont, surtout le blues, assez présents ici.
Mais ce n'est qu'un détail et cela n'empêche pas que j'ai beaucoup écouté cet album avec tout autant de plaisir. La pochette indique les meilleures conditions pour savourer ce disque, même si le bruit du moteur nous fera préférer l'ambiance intime d'un petit salon avec cheminée en hiver. Côté textes, Bruce a su s'imprégner à merveille de ces histoires qui ont défrayé la chronique américaine comme sur "Nebraska" ou "Johnny 99". Certaines sont aussi sombres qu'elles apaisent musicalement, comme ce merveilleux "Highway Patrolman". En revanche, certaines comme "State Trooper" n'offrent pas de climat propice à la rêverie, Bruce usant fortement de ses cordes vocales et de la froideur du frottement de cordes de guitares étouffées. Autres merveilles : "Used Cars", "Mansion on the Hill", "My Father's House" et bien sûr ma préférée, "Atlantic City".
Nebraska, bien que n'ayant pas pour moi la force des suivants du genre, conserve le charme d'avoir pris tout le monde, y compris les fans à revers, en cette année 82. Comme on le sait de plus, il devait être un album avec le E STREET BAND mais Bruce en aura décidément autrement, préférant les démos enregistrées "at home" sur une cassette transportée pendant des semaines dans la poche !

Note réelle : 4,5