Dès l’intro de « love in itself », la progression est évidente, malgré la raideur toujours présente dans la voix de David Gahan. Les structures chères à Wilder enrobent à présent les compositions de Gore, pour notre plus grand plaisir. C’est flagrant sur « More than a party », qui marchera fort sur les dance floor allemands et anglais, où la voix grave de David Gahan prend enfin de la dimension et ne se cache plus ; la formule du son « Modien » vient de naître.

« Pipeline » et son étrange ambiance « esclave noir travaillant dans les champs de côton » ; là transparaît la passion de Gore pour l’industriel germanique, ses sons métalliques ainsi que pour les chœurs « Houhou » grand trademark du groupe.

« Everybody counts » est le hit de l’album, le refrain chanté par Gore restera dans les mémoires jusqu’à aujourd’hui. C’est le premier « vrai » classique de Depeche Mode puisque « I just can get enough » était un morceau de Clarke. Dans la même veine « Told you so » marque l’auditeur: difficile de ne pas headbanguer sur les arrangements de Wilder !
Reste que l’album recèle aussi quelques faiblesses dont « the landscape is changing », très dispensable, ou « 3 minutes warning » et « love in itself » que je n’ai jamais aimés...

Soyons juste, c’est cet album qui va permettre au groupe de Basildon d’intégrer la tête de la nouvelle vague. A ce titre, il mérite toute notre considération.