Les albums d'ethno-ambient à Moog, c'est terminé pour Florian Fricke. Le compositeur se trouve donc une nouvelle direction artistique à suivre, encore plus spirituelle et profonde, et qui nécessite selon son point de vue des changements radicaux. Ceux qui avaient aimé les deux premiers albums de POPOL VUH en seront donc pour leurs frais, et risquent de passer leur chemin dès lors qu'ils apprennent la nature de Hosianna Mantra, troisième album du groupe.

Erreur fatale pour qui cherche de la bonne musique ! Si Hosianna Mantra montre un POPOL VUH changeant de costume, ce dernier ne perd pas pour autant sa science musicale, au contraire. Avec ses nouveaux compagnons de route, Florian Fricke inscrit cette fois sa première oeuvre maitresse qui ne manque pas de toucher positivement.

La recette de Hosianna Mantra, à première vue, ne casse pas trois pattes à un canard : une voix éthérée et inspirée (Djong Yun), un piano virtuose (Florian Fricke) et une guitare acoustique pertinente (Conny Veit), le tout saupoudré d'inspiration divine et soutenu par d'autres instruments importants. Le plus important est cependant qu'elle marche : tout au long des 37 minutes de l'oeuvre, il n'est à noter aucun point faible ni baisse de régime. On saute de pépite en trésor, que les morceaux soient de longues envolées (le morceau-titre) ou de courtes pièces qui ne sont pas moins impressionnantes ("Ah!", "Abschied").

Techniquement irréprochable, musicalement inattaquable, symboliquement grandiose : voilà comment décrire succinctement Hosianna Mantra. Bien sûr, on peut toujours regretter l'absence de suite donné à In Den Gärten Pharaos, mais peut-on pour autant se permettre de cracher sur son successeur ? Ne répondez pas, c'est une question rhétorique.