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POPOL VUH - Letzte Age - Letzte Nächte (1976)
Par AIGLE BLANC le 23 Mai 2015          Consultée 2384 fois

On retrouve dans le 7ème album studio de POPOL VUH (sans compter la compilation Aguirre réunissant des titres composés entre 1973 et 1975) tous les ingrédients qui ont fait la renommée du groupe : à savoir la guitare électrique et les percussions de Daniel Fichelscher, le chant de Djong Yun et le piano du mentor Florian Fricke dont les compositions impriment une aura littéralement mystique à cette musique difficilement classifiable.
En effet, POPOL VUH a été révélé par sa période électronique avant-gardiste lorsque son mentor (F.Fricke) défrichait encore les possibilités étonnantes du Moog. Puis après un virage à 180 degrés, la formation s'est tournée du côté d'une Folk germanique électro-acoustique devenue depuis sa signature la plus célébrée. Hosiana Mantra (1972) et Seligpreisung (1973) ont démontré la beauté extatique de cette formule magique à nulle autre pareille. Depuis, les albums se sont succedés sans véritablement changer la donne, mais l'arrivée du nouveau guitariste, Daniel Fichelscher, a coïncidé avec une empreinte rock plus marquée, dès Einsjäger & Siebenjäger (1974), et confirmée par son successeur Das Hohelied Salomos (1975).

Dans ce cru de 1976, la soprano coréenne Djong Yun est secondée pour la première fois par Renate Knaup, chanteuse rock allemande en rupture temporaire d'AMON DUUL II, ce qui n'altère nullement la dimension sacrée de la musique.
Sur les 8 compositions de l'album, la moitié sont à dominante instrumentale (marque de fabrique de POPOL VUH) tandis que les parties chantées, cantonnées à l'introduction de la piste 3, se déploient davantage dans les pistes 5, 6, 7 et 8, soit la deuxième partie de l'opus.

Si le style musical n'évolue pas, cette nouvelle offrande n'en contient pas moins sont lot de surprises qui en rendent l'écoute fort appréciable. A commencer par le chant de Renate Knaup qui enrichit le son du groupe d'une couleur pop bien marquée dans "Dort Is Der Weg" et surtout dans l'exaltant titre éponyme qui conclut l'album et dans lequel les deux chanteuses livrent de fort belles harmonies vocales soutenues par les arpèges carillonnants du guitariste Daniel Fichelscher. L'album ne pouvait rêver meilleure conclusion. L'auditeur en reste ébahi, étourdi d'extase, une fleur béate coincée entre les lèvres, l'œil humide et la joie au cœur.
Dans l'introduction de "Oh Wie Wiet Ist Der Weg Hinauf", Renate Knaup entonne une incantation mystique "Haram Dei Raram Dei Haram Dei Ra" qui révèle une connexion inédite entre POPOL VUH et DEAD CAN DANCE. Ne cherchez pas plus loin l'une des sources d'inspiration probables de la grande Lisa GERRARD dont le chant épouse une modalité similaire à celui qui entame le titre précité. Ecoutez, vous comprendrez le rapprochement avec le groupe emblématique du label 4AD.
Dans "Kyrie", Djong Yun nous éblouit encore une fois de son timbre diaphane. De plus, la composition très enlevée ne souffre d'aucune mièvrerie, piège récurrent chez Florian Fricke. "Kyrie" sonne à la fois extatique et puissant, grâce à la vélocité de la guitare et au rythme endiablé du piano. Le moment le plus fort du disque assurément.

La deuxième surprise réside dans le son de la guitare, bien plus appuyé que d'habitude, et que la production met particulièrement en avant. Cela est frappant dès les premières secondes du titre d'ouverture "Der Grosse Krieger" quand retentissent les premiers accords abrasifs de la guitare, décuplés par un effet d'écho saisissant. La suite de la composition ne laisse planer aucun doute quand Fichelscher assène un riff inédit dans la discographie du groupe. Que les adeptes des climats contemplatifs de Hosiana Mantra se rassurent : POPOL VUH n'a pas pour autant troqué ses oripeaux les plus mystiques contre ceux d'un rock dur à la AC/DC. Ce ne sont pas les rythmes qui sont forcément plus rapides ici mais bien le son de la guitare, plus incisif par moment, mais jamais violent ni agressif.
Quelques regrets cependant nous empêchent de placer cet album parmi les chef-d'œuvre du groupe : sa durée frustrante qui n'excède pas 30 minutes; la présence d'un titre court (1 min 30) et inutile puisqu'il se contente de reprendre l'introduction incantatoire de la piste 3 (cela réduit donc le nombre de compositions nouvelles à 7). Pour le reste, cet opus qui se défend très bien apporte même une tonalité rock bienvenue dans l'univers méditatif du groupe sans que soit dénaturée son identité si singulière.

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   AIGLE BLANC

 
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- Daniel Fichelscher (guitare, percussions)
- Florian Fricke (piano)
- Al Gromer (cithare)
- Ted De Jong (tambour)
- Djong Yun (chant)
- Renate Knaup (chant)


1. Der Grosse Krieger
2. Oh Wie Nah Ist Der Hinab
3. Oh Wie Weit Ist Der Weg Hinauf
4. In Deine Hande
5. Kyrie
6. Haram Dei Raram Dei Haram Dei Ra
7. Dort Ist Der Weg
8. Letzte Tage - Letzte Nächte



             



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