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KRAUTROCK  |  B.O FILM/SERIE

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POPOL VUH - Aguirre (1975)
Par TARTE le 25 Juin 2012          Consultée 3968 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Prenez une équipe de tournage. Ajoutez-y un acteur impulsif, capricieux, colérique et incontrôlable (Klaus Kinski) ainsi qu’un réalisateur génial aussi mégalomane que ledit comédien (Werner Herzog). Donnez-leur trois-cent mille malheureux dollars, une caméra volée, et envoyez le tout en pleine jungle péruvienne, sans script et avec le minimum de matériel et de vivres.
Aguirre, la Colère de Dieu aurait pu avoir l’étoffe d’un film calamiteux embourbé dans les malheurs de son tournage. Pourtant, au détriment de l’aventure épique des conquistadors espagnols, le film se pare d’un autre discours. Plus métaphorique et intime, infiniment plus bouleversant.

C’est là qu’on reconnaît les œuvres véritablement affirmées, quand leurs éléments, intentionnels ou non, convergent vers le même dessein, quand le prisme du film laisse à chaque coup d’œil une marque durable, comme si à chaque vision un nouvel indice s’ajoutait naturellement à la fresque finale. Aguirre (le film) est un chef-d’œuvre. Et si les images marquent autant l’esprit, c’est non sans l’aide de la musique.

Herzog a fait appel à Popol VUH, groupe allemand de Krautrock dont l’un des membres, Florian Fricke, a flirté la même année avec TANGERINE DREAM (Zeit, rappelez-vous). La bande originale, sortie trois ans après le film, contient en plus des séquences enregistrées entre 1972 et 1974, dont certaines ne sont que des versions alternatives de compositions existantes. C’est l'un des points faibles d’Aguirre (l’album) : son aspect fragmenté, visitant des directions antagonistes.
Outre la non-uniformité stylistique de l’œuvre, les morceaux possèdent des ambiances vraiment excellentes, prêtant toutes à la rêverie.

On retrouve les séquences sonores du film dans "Aguirre I", les différentes plages s’enchaînent sans transition ; ce petit défaut de mise en forme vient compléter le tableau des points faibles de l’ensemble. Les nappes de chœurs surréalistes, parfois accompagnées d’une lancinante guitare électrique ou d’un synthétiseur, sont d’une beauté poétique insaisissable. Herzog ne pouvait espérer mieux pour renforcer le potentiel onirique de son film. "Aguirre II" et "Aguirre III" ne sont que des versions reliftées de ces morceaux, avec pour le premier une transition vers un ballet de guitares acoustique et électrique ; et pour le second, l’ajout de percussions ethniques rendant la musique plus évidente, donc moins magique.

C’est avec les autres morceaux ponctuant l’album que la cohérence d’Aguirre se voit compromise. "Morgengruss II" - dont la première partie apparaît dans Einsjäger und Siebenjäger sorti un an plus tôt - et "Agnus Dei" sont deux pièces qu’on pourrait hâtivement taxer de 'easy listening', cherchant l’efficacité dans la simplicité. On y retrouve des guitares chantantes dans la continuité de "Aguirre II" ainsi qu’une batterie magistrale s’accordant sur des airs presque médiévaux. Enfin, dans un contexte différent, "Vergegenwartigung" est une entité sonore justifiant à l’album son cachet de Rock-Choucroute. Sœur des longues méditations de Zeit, la plage sonore fait tache au milieu du paysage boisé et exotique de ces comparses, perturbant ainsi son appréciation.

Aguirre est donc un album très bien fait, mais qui s’apparente davantage à une composition de style Dada, dont l’incohérence du discours global affecte trop l’écoute pour être ignorée.

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   (3 chroniques)



- Florian Fricke (claviers, moog)
- Daniel Fichelscher (guitare électrique, guitare acoustique, batterie)
- Conny Veit (guitare électrique)
- Djong Yun (voix)
- Robert Eliscu (hautbois, flûte de pan)
- Holger Trülzsch (percussions)


1. Aguirre I
2. Morgengruß Ii
3. Aguirre Ii
4. Agnus Dei
5. Vergegenwärtigung
- réédition 2004
6. Aguirre Iii



             



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