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POPOL VUH - Seligpreisung (1973)
Par WALTERSMOKE le 1er Décembre 2014          Consultée 716 fois

Hosianna Mantra l'avait clairement montré : que ce soit avec un Moog ou de l'acoustique à fond les ballons, POPOL VUH sait transcender sa musique et faire passer ses auditeurs dans un état second, un paroxysme divin et sacré. Cependant, Hosianna Mantra est tellement réussi qu'on peut alors se demander si son successeur, Seligpreisung, saura faire au moins aussi bien.

C'est tout à fait le cas. Avec Seligpreisung, Florian Fricke se permet d'ajouter un nouvel opus major à son oeuvre, et même dans l'histoire du krautrock. En poussant ses idées encore plus loin, il passe à un nouveau stade et s'affirme comme un leader de la musique planante, se permettant au passage de coiffer au poteau bien des chantres contemporains de la musique planante, comme par exemple certains zozos de Kosmische Musik. Et pourtant, dès la lecture du line-up, on peut légitimement prendre peur : où est Djong Yun ? Et la présence de deux guitaristes au lieu d'un seul ne risque-t-elle pas de changer la donne ? Alors oui, c'est Fricke qui prend le micro, et sa voix n'est pas aussi magnifique que celle de la chanteuse officiant sur Hosianna Mantra. Tout de même, il reste très investi et convaincu, ce qui rend son chant crédible, pertinent, et l'embellit également – et n'oublions pas son talent au piano. Les autres musiciens ne sont pas en reste pour faire de Seligpreisung un album réussi : les accords de guitares de Conny Veit et du futur fidèle second Daniel Fichelscher sont pertinents, tandis que les interventions de Robert Eliscu frappent de pertinence.

On peut reprocher à Seligpreisung d'être un peu court, jeune homme (29 minutes), il n'empêche que POPOL VUH n'a pas laissé le temps au remplissage de venir frapper à sa porte. Chaque morceau est construit de manière quasi-parfaite, et les rallonger et/ou en rajouter n'aurait pas forcément été intéressant. En un mot, POPOL VUH démontre qu'être concis, même de manière aussi radicale, peut être payant. Quant à son caractère sacré, même si l'on n'est pas porté sur les croyances, force est de constater un esprit merveilleux saisir, y compris dans les moments nerveux de "Selig Sind, Die Da Hier Weinen, Ja, sie sollen später lachen" (respire).

Une réussite totale que ce Seligpreisung. Outre les noms de morceaux interminables, on peut aussi concéder qu'il s'agit du dernier grand album de POPOL VUH avant un petit passage à vide, avant que le groupe ne rebondisse avec la B.O d'Aguirre en 1975, un autre chef-d'oeuvre du groupe le plus mystique d'outre-Rhin.

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   WALTERSMOKE

 
   (2 chroniques)



- Florian Fricke (piano, clavecin, voix)
- Daniel Fichelscher (guitare électrique, batterie, konga)
- Conny Veit (guitare électrique, guitare 12 cordes)
- Klaus Wiese (tambour)
- Robert Eliscu (hautbois)


1. Selig Sind, Die Da Hungern...
2. Tanz Der Chassidim
3. Selig Sind,die Da Hier Weinen...
4. Selig Sind, Die Da Willig Arm Sind...
5. Selig Sind, Die Da Leid Klagen...
6. Selig Sind, Die Sanftmütigen...
7. Selig Sind, Die Da Reinen Herzens Sind...
8. Ja,sie Sollen Gottes Kinder Heiben...



             



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