Ouh, que ça fait du bien ! Non que les ROLLING STONES aient à rougir d'une quelconque manière concernant leurs années 80 (malgré les mésententes et autres errances), mais tout de même, "Sad Sad Sad" et "Mixed Emotions" placés comme ça en début de disque, puis "Hold on to Your Hat" pas loin ou même le tandem "Rock and a Hard Place"/"Can't Be Seem" plus loin, ça rassure et donne un de ces sursauts de type 'merci purée, merci'. C'est tellement bon, affûté d'un point de vue mélodick-jaggerick, keith-guitaristique, rythmique (dernier album avec Bill Wyman) et même cuivrique avec les Kick Horns pour une nouvelle couleur.

D'ailleurs - mais pas Straits -, il se trouve que Steel Wheels est enregistré dans les mêmes studios de l'île-pays royaliste Montserrat que Brothers in Arms, autre best-seller 80's, ce qui explique ce sentiment de puissance conjugué à la douce fraîcheur de l'air des Caraïbes. Et ce, y compris sur une folk aussi bien léchée que "Blinded By Love" (quel très chouette violon sur la fin !), sur le mignon "Slipping Away" de Keef ou à l'inverse sur des titres brumeux, roulants et aussi bien balancés que "Terrifying" et "Hearts for Sale". Il y a aussi la guitare roulante, parfois knopflerienne de Ron Wood sur "Can't Be Seem", "Break the Spell" et d'autres délices, au cours de cet album bariolé et dynamique.

Peut-être un rien trop dynamique parfois : outre l'hommage à Brian Jones mort vingt ans plus tôt, il n'est pas aisé de comprendre la présence d'un "Continental Drift" world et riche en programmation au milieu du reste. Mais qu'importe, puisque les STONES sont depuis toujours un groupe de tâtonnement, d'ouverture mais parce qu'ils le veulent musicalement et pas parce que ça fait bien, politiquement parlant. Gros coup de coeur aussi pour cette petite perle soft-rock qu'est "Almost Hear You Sigh", qu'un Chris REA aurait très bien pu enregistrer, toute en limpidité, en choeurs et en claviers clairs comme de l'eau de roche. Assurément un des mes ROLLING STONES préférés.