Back to basics. Le départ de Bill Wyman (remplacé au pied levé par Darryl Jones) et la sortie de Voodoo Lounge installent les ROLLING STONES dans ce que j'appelle leur période 'routinière', où ils commencent vraiment à n'être plus tout jeunes, où leurs sorties s'espacent de plus en plus et où on finit même à parler moins d'albums que de tournées.

Pourtant, notre millésime 94, c'est de la qualité, un retour au son uni (le premier depuis vingt ans) et rural, avec quelques clins d'oeil sixties bien sentis comme le clavecin en intro de la ballade "New Faces". Mick Jagger arrive à rester jeune, on ne sait comment (le manque de fidélité, en amour, sans doute, dirait Keith Richards), et on ne dirait vraiment pas que le groupe a tant de bouteille, tant d'expériences à son actif, sinon pour ce qui est de l'aspect 'pro', l'idée d'écouter un album parfaitement dosé.

La batterie de "Sparks Will Fly" donne envie de taper du pied, l'intro façon Motown nouvelle de "Moon Is Up" est une machine à remonter jusqu'à la fin des années 60. La suite du morceau, avec ses bidouillages et son ambiance feutrée, reste vraiment classe. L'album débute/se termine avec des blues éléctrifiés bien sentis "Love is Strong", "You Got Me Rocking" ainsi que le rhythm'n'blues "Mean Disposition" et témoins de la production claire, tout comme "Baby Break It Down" en fin d'album.

En face, on trouve de superbes ballades, "Out of Tears" avec son piano délicat, "Blinded by Rainbows" folk avec ses sons évanescents et le duo "The Worst"/"Thru and Thru", chantés par Keef, parmi ses meilleurs titres pour les STONES (ah, la progression et les choeurs de cette dernière !). Le souci de Voodoo Lounge, plein de bonne volonté, c'est cette envie de coller à tout prix à la durée CD, les titres avec les cuivres, un rien forcé. Très bon album sinon, et un Don Was à la production qui fera date.

Note réelle : 3,5