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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Michel DELPECH - Oubliez Tout Ce Que Je Vous Ai Dit (1986)
Par MARCO STIVELL le 9 Février 2020          Consultée 1550 fois

En 1985, Michel DELPECH a cessé son contrat avec Barclay pour aller chez Pathé-Marconi, via le label de Charles Talar (le même qu'Eric CHARDEN, François VALERY, LICENCE IV etc). Il célèbre ses 20 ans de carrière à l'Olympia, ce qui donne lieu à la publication d'un deuxième disque live, après celui de 1972. Parallèlement, on note la sortie d'un nouveau 45 tours très réussi, avec le bluesy "Grand-mère" en face B, et surtout, comme titre principal, "Rock en U.R.S.S." Excellent morceau au titre pertinent, avec la vigueur rythmique et la froideur des sons qui se retrouve aussi dans les mots cinglants. Les choeurs féminins brillent aux côtés du chanteur... Bref, un tube en puissance qui laissait présager le meilleur concernant le grand effort à venir.

Le seul LP/33 tours/"vrai" album de Michel DELPECH dans les années 80, appelé Oubliez tout ce que je vous ai dit, est le seul à ne pas avoir été repris dans l'intégrale des disques de l'artiste, parue il y a quelques années. De fait, il n'a pas été réédité en CD ; à part le vinyle, on ne le trouve qu'en K7.

Michel Pelay est le collaborateur en chef du chanteur ici, car il se charge des compositions dans l'ensemble, avec l'appui des claviéristes Michel Bernholc et Raymond Donnez pour les arrangements. À part un ou deux fonds de tiroirs qui gardent l'empreinte de Jean-Michel Rivat et de Pierre Grosz, l'auteur mis en valeur ici est Jean-Jacques Burah ("Loin d'ici" en 84). Pour la quasi-totalité de tous ces noms, on peut dire "c'est la dernière fois".

Il faudra encore quelques années à DELPECH ensuite pour revenir au disque normal de façon régulière, et on comprend pourquoi. Cette oeuvre de 1986 est très isolée, comme pour meubler et on passe par elle sans vraiment s'y arrêter. Plus un disque d'ambiances que de chansons, tant celles-ci peinent à marquer durablement. Et pour les ambiances, il y a de quoi être servi avec la patte claviéristique, la profusion de sons programmés et autres séquenceurs, la froideur du son qui émane aussi de la batterie Simons, des basses slapées et pourtant volubiles de Bernard Paganotti et Jannick Top, parfois présents tous les deux sur un même morceau.

Précisément, il s'agit de "Avant que mes parents n's'en aillent", texte intime qui révèle aussi la nouvelle tournure de la vie de DELPECH en cette année 86, car lors d'un voyage à Jérusalem, il découvre la foi religieuse. Son interprétation à la fois tendre, avec un de brin de falsetto, nous rappelle quel est le seul élément véritablement chaleureux dans ce disque d'époque, baignant dans la réverbération, des sons criards réguliers, y compris les cuivres aux synthés et le saxo de Patrick Bourgoin présent sur la moitié des morceaux. Le timbre de DELPECH reste inchangé, on l'aime au moins pour ça, mais cela n'aide pas pour autant le disque à décoller.

En première partie, il y a "Paumé dans le RER", franchement sympathique avec sa visite effrenée des couloirs de l'enfer - un coucou de la part du Sudiste insolent mais le chanteur le dit lui même ! -, vu par un amoureux transi. Deux morceaux plus loin, DELPECH joue l'insomniaque qui pense à sa dulcinée et si l'on ajoute le morceau-titre, cela fait plusieurs textes romantiques bien écrits, plaisants. Dommage que l'habit musical, malgré les moyens déployés, les belles nappes de claviers, les guitares de Patrice Tison et Kamil Rustam, les rythmes chaloupés etc, soit si peu convaincant, surtout dans la deuxième moitié.

"Elle est partie avec un con" fait intervenir des choeurs féminins mais le refrain est trop basique et moyen. On pourrait s'amuser avec "La phrase de Véronique", leitmotiv de la Madame qui n'est pas à l'avantage du Monsieur, tandis que Bourgoin se livre à un solo de sax plus "free" et dissonant que d'habitude, mais c'est pareil. Certaines mélodies sont agréables ("Oubliez tout...", "Elle est partie..."), d'autres passe-partout, il y a de l'invitation au voyage (nappes et rythmes ensoleillés, "Comme dans un roman..."), mais sans plus. "Elle joue du sax" aurait fort bien pu être chantée par JONASZ, encore un Michel !

La fadeur s'installe, à moins que ce ne soit cette trop grande homogéneité. Seule une chanson se démarque en termes de qualité à côté d'une ou deux autres, même musicalement : c'est "La meilleure musique de la ville", où Michel DELPECH fait son Donald FAGEN période The Nightfly, point de vue d'un animateur radio en trois minutes et quelques. Le propos et la progression sont tels qu'on a l'impression que c'est plus long ; les synthés sont funky, la basse et les ambiances vaporeuses. C'est intelligent, à écouter mais pas de quoi justifier l'achat de l'opus, sauf pour un fan.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Michel Delpech (chant)
- Raymond Donnez (claviers, arrangements)
- Michel Bernholc (claviers, arrangements)
- Alain Wisniak (synthétiseurs, programmations)
- Bernard Paganotti, Jannick Top (basses)
- Kamil Rustam, Patrice Tison (guitares)
- Patrick Bourgoin (saxophones)
- Marc Chantereau (percussions)
- Georges Costa, Michel Costa (choeurs)
- Diane, Alice, Sophie (choeurs)


1. Oubliez Tout Ce Que Je Vous Ai Dit
2. Paumé Dans Le Rer
3. Avant Que Mes Parents N's'en Aillent
4. J'peux Pas Dormir
5. La Meilleure Musique De La Ville
6. Elle Est Partie Avec Un Con
7. Comme Dans Un Romand De Graham Greene
8. La Phrase De Véronique
9. Jamaïca Bay
10. Elle Joue Du Sax



             



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