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Michel DELPECH - Il Y A Des Jours Où L'on Ferait Mieux De Rester Au Lit (1969)
Par MARCO STIVELL le 5 Janvier 2020          Consultée 1478 fois

Tout sourit donc à Michel DELPECH en 1966. Aussi parce que lui il sourit, même par sa seule voix, et ça fait pas mal de ravages chez les dames, jeunes ou non. Un vrai beau gosse qui sait séduire en chanson, ça aide ! Il vient de se marier, son premier album est un succès, et il est engagé pour faire la première partie des derniers concerts de Jacques BREL, avant que celui-ci se retire de la scène.

Pour ce deuxième album, l'artiste s'est rapproché de Barclay qui décide de l'éditer lui-même, une collaboration qui se révèle solide, sinon fructueuse, pour une bonne dizaine d'années. Au début, pourtant, c'est une production qui se révèle quelque peu éparse, au rythme d'EPs et 45 tours entre 1966 et 1969. DELPECH devient pour une poignée d'années l'un des poulains de l'impresario Johnny Stark, après Johnny HALLYDAY, Sylvie VARTAN, Hugues AUFRAY, et, surtout, Mireille MATHIEU. C'est d'ailleurs, sous l'appui de Stark, une nouvelle première partie pour l'Avignonnaise, qui fait que la carrière du jeune Michel prend de l'essor, pas seulement en France mais en Europe. "Chez Laurette" est reprise par l'artiste finlandaise Iris RAUTIO.

Dans l'intervalle, de bonnes chansons paraissent, comme "Pour un coin de Pologne", slow plein d'empathie (et encore, sorti bien avant les émeutes), ou l'étonnant et cynique "La femme de l'an 3000". Il faut attendre trois ans pour avoir une suite en 33 tours, et qui reprend la plupart des chansons sorties dans le courant de l'année 1968.

Comme le grand Jacques de Belgique s'efface peu à peu en ces années-là, on peut penser à l'écoute des premiers morceaux que la maison Barclay aurait pu voir en DELPECH une sorte de relève. On n'atteint jamais le niveau du grand Jacques, même de loin certes, mais l'auteur sait se défendre, et ne parlons pas du chanteur ! DELPECH possède une force vive et en même temps, séductrice. Cela aide à faire pencher la balance pour ce deuxième album.

Les mêmes préoccupations – autrement dit les femmes – reviennent sur "Elisabeth de quelque chose", "Le mauvais jardinier" et "T'es belle comme une locomotive", avec des rapprochements entre l'amour et le jardinage, ou alors le réseau ferroviaire. Cela peut sembler hasardeux, pourtant et même en gardant ses distances avec ce genre de chanson française, il y a quelque chose de plaisant à écouter DELPECH. C'est d'abord par la chaleur de sa voix qu'il fait apprécier les rimes les plus simples comme les tournures plus osées, y compris d'un point de vue phonèmes (le vers "Mais si tu t'électrises de trop...", "Poupée cassée" pour une chanson de séparation).

"Les hirondelles sont parties" use de poésie fleur bleue, comme "Le voyage", comme aussi "Paris à marée basse", énième ritournelle d'une romance sur fond d'images de la Capitale, vraiment jolie d'ailleurs et plus convaincante que "Paricolor" sur le premier album de 66. Il y a du BREL derrière "On ne meurt qu'une fois", grâce à la capacité du chanteur à faire vivre une simple énumération, avec un leitmotiv macabre certes. Avec "Les pies", texte au vitriol dépeignant les clientes et les bigotes qui médisent de ce qui gravite autour d'elle, avec "Il y a des jours où l'on ferait mieux de rester au lit" qui porte bien son nom, DELPECH confirme son rang de chanteur populaire, avec d'autres formes de sujets universels que l'amour.

La chanson-catastrophe au long titre est co-écrite avec Jean-Jacques DEBOUT. Michel DELPECH signe une moitié de textes et, chose curieuse, ne fait pas appel une seule fois à Roland Vincent (celui-ci se rattrapera en single). L'écriture de l'album passe en différentes mains, mais le tout fait preuve d'une belle unité. Les orchestrations, quoique résolument variété et sans une once de rock (très, très peu de guitare), sont plus réussies que sur le premier album. Les cordes, clavecins et percussions (marimba, vibraphone) forment un bel ensemble fin, cohérent. Même les choeurs, féminins uniquement et sur une poignée de titres, sont plus beaux, appréciables !

Au début on enchaîne les trois temps, on met de l'accordéon pour sonner plus populaire, mais ensuite on va vers le jazz ("Les pies", "T'es belle comme une locomotive") et la ballade country (le touchant "L'amitié n'existe plus", conclusion peu optimise). Le souci, c'est qu'il n'y a pas de grande chanson ; un ensemble agréable mais peu donné d'être retenu. DELPECH plus sage, plus gentil, voilà ce qui ressort ici, et ça ne le gène guère : il va dans ce sens même, il aime, il plane. Après la starisation en 67, l'année 1968 lui a permis de vivre le Summer of Love. À suivre...

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   MARCO STIVELL

 
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1. La Mauvais Jardinier
2. On Ne Meurt Qu'une Fois
3. T'es Belle Comme Une Locomotive
4. Les Hirondelles Sont Parties
5. Il Y A Des Jours Où L'on Ferait Mieux De Rester Au
6. Le Voyage
7. L'échelle
8. Paris à Marée Basse
9. Les Pies
10. Elisabeth De Quelque Chose
11. Poupée Cassée
12. L'amitié N'existe Plus



             



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