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Michel DELPECH - Le Roi De Rien (1997)
Par MARCO STIVELL le 11 Avril 2020          Consultée 1009 fois

Les fans de Michel DELPECH ont dû attendre longtemps avant de pouvoir acheter un nouvel album durant les années 90. Celui de 1997, souvent nommé Le Roi de Rien, est dédié au père du chanteur, Bertrand, décédé en 1994.

Faute de vrai titre, on donne parfois pour nom à un album celui de la meilleure chanson, du moins celle que l'on suppose être parmi l'ensemble proposé. Ici, il n'y a pas de conditionnel, c'est bien le cas, même si c'est aussi la première. "Le roi de rien" est une formule humble d'apparence pour exprimer l'envie de vivre librement et pleinement, avec sérénité. L'esprit du voyage qui habite depuis longtemps la personne de DELPECH est présent, et du point de vue du chant les retrouvailles se font avec chaleur et élégance, telles qu'on les voulait.

La musique est pour beaucoup dans la réussite de la chanson avec, hormis un piano électrique, rien que des instruments programmés dans le style typique des années 90 : batterie et0 nappes aériennes d'abord qui restituent des ambiances symphoniques, ensuite (sons de cordes, hautbois, choeurs), et même des cornemuses à la fin. On peut dire que c'est l'époque, aucun doute là-dessus, mais cela reste très beau. D'autant que la suite n'est pas aussi évidente !

Cette chanson a été co-écrite avec Michel Pelay, un ancien collaborateur qui contribue également à "Ballade pour une vieille indienne", autre morceau essentiel de ce disque. La spiritualité est, pour DELPECH, un autre thème qui lui tient à coeur, traitée pour le coup de façon poétique, tandis que la Wavestation de Korg (clavier emblématique des années 90) est utilisée à nouveau sous son meilleur jour, même si cela sonne un peu comme un slow années 80 tardif. Le texte est de Jean-Jacques Burah, autre ancien, ceci expliquant peut-être cela.

Mis à part cela, DELPECH refait appel à Pierre Papadiamandis, musicien le plus proche d'Eddy MITCHELL, pour deux titres ("Une chanson légère" et "Les salauds", texte au vitriol sur les traders, les "puissants" des gouvernements mais aussi les caïds). Le reste est géré mi par lui-même, mi par d'autres auteurs-compositeurs parfois plus jeunes : Pierre Grillet, Fabrice Aboulker, ainsi qu'un certain Pascal OBISPO pour "Sans remords ni regrets" (sachant que dans le livret, ZAZIE est remerciée pour son soutien).

Une plutôt belle chanson que celle-ci d'ailleurs, texte-bilan saupoudré de "J'ai fait ce que j'ai pu dans ma vie", superbe intro lunaire avec guitare-chorus, mais aussi, en revanche, choeurs féminins ultra-sensuels et magnifiques bien trop rares hélas ! "Tu l'aimes" est encore une jolie ballade pour piano, où Michel DELPECH use d'effets blues dans son chant et chante sciemment "Tu la prends comme elle vient, tant qu'elle s'appelle reviens/Tu l'aimes, faut bien que quelqu'un le fasse...". "Mon ami est ridicule" s'en prend aux m'as-tu-vu, et quoique prophétique, "On pourra plus siffler les filles" n'aurait sans doute pas pu être enregistrée quinze ou vingt ans plus tard !

Certes, le titre dédié au photographe Henri Cartier-Bresson et à son parcours, quelques années avant sa mort, a quelque chose de classieux, tout comme "C'est à Paris", ancrage du chanteur quel que soit l'endroit où il voyage. Toutefois, les compositions ne sont pas sensationnelles et les arrangements sonnent par trop "cheap", bâclés même. "Les salauds" semble vite expédié à la fin. Une bonne partie du disque n'est déjà guère passionnante, mais en plus certaines paroles laissent perplexe : "Ne plus prendre la route comme une équipe de foot qui méritait d'pas prendre un but à la dernière minute" ("Une chanson légère"). On dirait du Pierre BILLON !

Il reste "Être un saint", et là, difficile de savoir que dire ! Un début "dance" (années 90 oblige) qui évolue ensuite vers un mélange rock-gospel ; musicalement, ça surprend un peu mais ça tient la route. Par contre, les paroles, ouvertement religieuses avec l'énumération de Mathieu, Thérèse etc, et un ton grivois en filigrane ("J'adore les saints !", "...ceux qui n'ont pas toujours été des petits saints"), il fallait oser ! Ce n'est pas fait pour remonter le niveau global de l'album, juste agréable. Par moments, seulement, et pour une poignée de chansons.

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   MARCO STIVELL

 
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1. Le Roi De Rien
2. Mon Ami Est Ridicule
3. Cartier-bresson
4. Tu L'aimes
5. C'est à Paris
6. Les Salauds
7. Être Un Saint
8. On Pourra Plus Siffler Les Filles
9. Sans Remords Ni Regrets
10. Une Chanson Légère
11. Ballade Pour Une Vieille Indienne



             



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