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VANGELIS - The City (1990)
Par GOUNOUMAN le 22 Mai 2008          Consultée 7317 fois

Après la réalisation de Direct en 1988, une page fut tournée. Cet album, chef-d’œuvre et véritable ode aux claviers électroniques, constituait en quelque sorte l’aboutissement de tous les travaux menés par VANGELIS depuis les années 70. Aujourd’hui encore, Direct demeure un vibrant témoignage de toute cette époque, un album passionnant aux mélodies proprement inoubliables.

La page des années 80 est définitivement tournée, place à l’avenir. The City, sorti en 1990, est parfaitement représentatif de cet état d’esprit du maître. A mi-chemin des deux périodes majeures de l’histoire de VANGELIS, il marque le début d’une ère nouvelle. Ce n’est pas seulement deux courtes années qui séparent cet album de son brillant prédécesseur, mais tout un processus de maturation, une optique différente. Et en l’occurrence, un nouveau choix de destination : la ville, dans toute son angoissante sérénité.

Direct voyait les synthétiseurs de VANGELIS atteindre leur apogée. Electroniques, futuristes, étranges, glacés. The City redéfinit leur rôle et leur place dans la musique. Ils ne sont plus le cœur de l’œuvre, ils sont relégués au rang de pourvoyeurs d’ambiances. Et même si la musique repose toujours autant sur eux, l’auditeur ne le ressent plus du tout de la même façon. Place maintenant au voyage, à la simplicité, à l’intimité, au planant, au mystique même.

The City(fi], pièce unique aux ambiances feutrées, propose un véritable voyage de l’esprit. La cité dont parle cette œuvre est intemporelle, elle n’existe pas vraiment. Elle porte en elle tous les rêves et espoirs des hommes qui l’ont construite pour y faire grandir leurs enfants. La cité, c’est l’utopie athénienne, c’est la métropole d’aujourd’hui, c’est une vision d’avenir. La synthèse des rêves et des déceptions de chacun de ses habitants.

Notre arrivée dans ce lieu de mystère se fait en douceur, dans l’air frais du petit matin. "Dawn" est une pure et intimiste invitation au repos de l’âme, où les claviers, duveteux, nous installent dans un cocon douillet, pour mieux nous détendre. Un son éthéré dépeint quelques notes. La recherche mélodique ne fait plus dans l’efficacité accrocheuse de Direct, mais dans des ambiances délicates et personnelles, timorées mais enjôleuses. C’est avec un grand plaisir mais en toute simplicité qu’on se laisse guider, pénétrer par une musique suave mais jamais trop rose, délicate et donc superbe.

On marche dans le centre de la ville. Une cité moderne, avec sa circulation, ses rues agitées, la rumeur des gens qui s’en vont au travail. Mais tout cela nous apparaît comme filtré, et si l’immersion est idéale, elle se fait en douceur. Innocente, évidente, "Morning Papers" nous offre le repère que nous espérions. Des chœurs synthétiques, distants, se greffent aux douces notes du thème principal, et nous poursuivons le voyage.

Par la suite, chaque titre propose une histoire, une ambiance différente. Les sons évoluent, les titres se suivent et ne se ressemblent pas. Si cet album est très cohérent, il n’en est pas moins particulièrement varié. On est surpris à l’écoute de "Nerve Centre", aux influences nettement plus rock, qui mélange avec beaucoup d’a propos des percussions très 'mécaniques' à un lead qui évoque une guitare électrique, offrant une immersion parfaite dans une usine, un lieu de travail certes glacé, mais pas dépourvu d’humanité, comme en témoigne le final avec les chœurs. "Side Streets" développe un thème tendre et vaguement plus accrocheur. "Twilight" invite à la contemplation dans la mélancolie. Seul titre un peu plus faible selon moi, "Red Lights", malgré son charme jazzy, détonne un peu avec ces étranges voix japonaises. Malgré quelques longueurs, l'attention se maintient, la magie perdure.

Mais cet opus ne serait rien sans son final, la mystique "Procession" qui débute avec un thème interprété avec un son de violoncelle, avant que ne débouchent des chœurs pour une deuxième partie sublime, véritable invitation chamanique à capturer l’essence-même de cette ville, qui paraît à présent bien loin sous nos pieds, après l’envol que nous avons pris.

Voici un opus réellement incontournable, proprement unique dans la discographie du maître. Entre jazz acidulé et langueur électronique, c’est un pur régal. Profondément variée, cette œuvre, dont les thèmes superbes hantent encore l’esprit longtemps après l’écoute, semble tendre entièrement vers un tout uni, quelque chose qui nous dépasse. Comme si cette musique tendait à nous délivrer une émotion, un message, personnel et intemporel. Profitons de ce charme éthéré et délicat, car plus jamais VANGELIS ne composera avec ce doux minimalisme, préférant pour les opus suivants une musique bien plus symphonique, orchestrale, plus accessible, parfois grandiose mais nettement moins personnelle.

Note réelle : 4,5/5

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   (3 chroniques)



- Vangelis (tout)
- Roman Polanski (conversation - titre 1)
- Kimura Rieko (voix japonaise - titres 6 & 7)
- Mixamo Yuko (voix japonaise - titres 6 & 7)


1. Dawn
2. Morning Papers
3. Nerve Centre
4. Side Streets
5. Good To See You
6. Twilight
7. Red Lights
8. Procession



             



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