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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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VANGELIS - Beaubourg (1978)
Par ARP2600 le 1er Février 2012          Consultée 5223 fois

Étrange chose que ceci ! En fait, il serait bien difficile de dire ce que ça vaut réellement. Donc, étant donné que je pense que la démarche n'était pas très sérieuse et que cette musique est du genre à rebuter la plus grande partie du public, il me semble sage de se montrer sceptique.

Déjà, tout français peut comprendre que si on fait allusion à Beaubourg, c'est suspect. L'album fait effectivement référence au centre inauguré en 1977, en plus du fait que VANGELIS a séjourné dans ce coin de Paris au début de la décennie. Au-delà de l'aspect controversé dudit centre, il faut savoir que la place héberge également le bâtiment de l'Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique, ou IRCAM, autrement dit le siège officiel de la musique contemporaine 'à la Boulez et Cie' et autres recherches acousmatiques en tout genre.

Il est toujours difficile de savoir si VANGELIS est sérieux ou pas, mais il n'est pas impossible que Beaubourg soit tout simplement une plaisanterie envers ce milieu de la musique contemporaine. Après tout, le centre G.P. était lui aussi une blague des architectes Rogers et Piano, à laquelle il est curieux que le jury ait mordu en sélectionnant leur projet farfelu. L'idée de VANGELIS était peut-être de faire un album sur le même principe, mais je n'exclus pas la possibilité d'un simple hommage maladroit. Ce qui est sûr, c'est que c'est déroutant, bien que pas entièrement atonal. En fait, des passages chaotiques alternent avec d'autres plus mélodiques, dans le genre plus proche de l'ambient que le compositeur pratique parfois.

Avant de citer quelques passages de cet ensemble, il faut encore ajouter un point important. Beaubourg est également une véritable démonstration des possibilités du synthétiseur Yamaha CS-80, que VANGELIS a utilisé dans nombre de ses œuvres importantes à partir de 1977. C'est sans doute ce qu'il y a de plus intéressant ici, du moins du point de vue d'un amateur de matériel de musique électronique. Tous les registres de la machine y passent, surtout le fameux ring modulator. Ce dispositif de modulation, pouvant jouer sur la fréquence comme sur l'amplitude de l'onde sonore, est par exemple très utile pour créer des sons de cloche. A basse fréquence, cependant, il cause un genre de battement très étrange, une oscillation qui paraît facilement assez gênante.

Parmi les moments qui valent vraiment la peine, je cite sans hésitation les premières minutes. Ce sont les plus abstraites, les plus désordonnées. Et pourtant, alors que c'est agressif et que la structure rythmique est ténue, ce passage est profondément musical. Une vraie leçon donnée aux compositeurs de musique contemporaine snob, et toc. Ensuite, à la minute six, une mélodie très dynamique montre des effets de résonance irréels. Là, on n'est pas loin de ce que VANGELIS fera quelques mois plus tard dans le superbe China. Mais ce ne sont ici que des bribes bientôt interrompues par un fouillis agressif.

Un passage évident avec un ring mod à basse fréquence vient vers 1:40 dans la deuxième partie. C'est vraiment un peu dur à avaler. Heureusement, la mélodie qui suit est superbe, montrant un de ces très beaux sons de type cuivres qu'on peut faire avec le CS-80. Voilà, le reste est du même tonneau, la fin est plus ambiante et moins déroutante, rien de très varié en tout cas.

C'est donc un album que je ne conseille pas. En matière de musique Contemporaine, on préférera de loin l'excellent Invisible Connections de 1985, malheureusement difficile à trouver. Seuls les fans de VANGELIS et les mordus de matos peuvent vraiment être intéressés par ce machin. Faisant partie des deux catégories, j'aime bien quand même Beaubourg. C'est paradoxalement ce genre de tentative gratuite qui fait du compositeur grec bien plus qu'un simple vendeur de B.O. faciles.

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- Vangelis (tous les claviers)


1. Beaubourg Part I
2. Beaubourg Part Ii



             



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