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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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MARILLION - Happiness Is The Road (2008)
Par BNJ le 5 Novembre 2008          Consultée 11635 fois

Ok, un an après le quasi anecdotique « Somewhere Else » qui avait fait craindre le pire au fan du groupe, Marillion propose comme promis le 15ième album du groupe mythique. D’abord prévu comme étant une face B du précédent opus, composé des titres « rejetés », ce qui n’est jamais bon signe, « Happiness » s’est finalement avéré pour les artistes une grandes source d’inspiration. Tout le monde s’est mis au travail, a composé à tour de bras pour livrer ce qui ressemble plus ou moins à un nouveau concept album, en deux volumes, s’il vous plait.

Même si ces rockeurs (largement quadragénaires), à travers leur communication, nous rappellent à tout va qu’ils aiment toujours autant faire de la musique qui bouge, force est de constater que Happiness, surtout dans sa première partie, intitulée « Essence », se la joue super soft. Le délicat piano de Dreamy Street, qui accompagne la voix feutrée de Steve Hogart, annonce la couleur. L’ambiance est posée, l’heure est à l’introspection (qui suis-je, où vais-je) et on s’apprête à voyager en première classe dans la tête du charismatique chanteur – parolier du groupe. Jolie et délicate pop song, « this train is my life » enfonce très vite le clou. Très à l’aise, le groupe semble tourner le dos à la production complexe de Dave Meegan (le producteur de TOUS les meilleurs albums du groupes, rien de moins) au profit d’une approche plus directe, voire plus simple. Mais c’est justement là que se situe tout le paradoxe de ce groupe. En se vantant de perpétuellement se ré-inventer, Marillion tend à oublier ce qu’il est vraiment, à savoir un groupe de pop rock post progressif aux arrangements multiples et aux mélodies salvatrices. S’il est loin de proposer de mauvais morceaux, « Essence » donne malgré tout le sentiment de survoler un peu son sujet. « Essence », « Wrapped in time », « Trap the Spark » ou encore « A state of mind » ne sont pas inintéressants mais, un peu trop « pensés » de la même façon, un peu trop proches de ce qu’on a déjà pu entendre dans d’autres albums, ils frôlent l’anecdotique. Heureusement, il y a quand même de bons moments, comme l’instrumental « Liquidity », merveilleux de délicatesse, « Nothing fills the Hole » et sa jolie ritournelle vintage, l’efficace « Woke up » et surtout le fabuleux « Happiness is the Road », puissant, maitrisé, limpide, où pendant 10 minutes le groupe anglais retrouve la magie de Marbles.
Beaucoup plus intéressant que le volume « Essence », et sans doute moins conceptuel dans son approche, « The hard shoulder » propose quant à lui un belle collection de titres puissants et originaux. Marilion se fait d’un coup plus rock, sa musique prend une autre dimension et renvoie au son brut et sophistiqué de « Anoraknophobia ». « Thunder Fly » donne l’impression de surprendre le groupe en plein jam (rarement les instruments n’ont paru aussi… libres…), l’excellent « the man from planet Marzipan », superbement produit, avec ses accent de 21st Century, est probablement le second morceau majeur de cet opus, « Asylum Satellite #1 » est un bel exemple des collages sonores made in Marillion, « Half the World » et « Whatever is wrong with you » sont de forts jolies pop songs et « Real tears for sale » qui conclut officiellement l’album (la version téléchargeable officiellement se voit gratifiée d’un titre bonus, pas vraiment indispensable) est un morceau puissant et rageur qui montre que le groupe en a encore sous la pédale, quand il veut bien se donner la peine. Finalement « The Hard Shoulder » remporte la mise car il met le groupe dans la situation d’oser, de sortir des sentiers battus et de proposer autre chose que de la redite.

En partie décevant, « Happiness is the road » ne signe pas le retour de Marillion dans les contrées musicales de « The Brave » ou de « Marbles ». Mais en se montrant plus ambitieux que dans « Somewhere Else », le combo de Steve H. montre que, tant d’années après, il est encore capable de recoller les morceaux avec élégance. Ce qui n’est déjà pas si mal.

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   (3 chroniques)



- Steve Hogart (voix)
- Steve Rothery (guitares)
- Mark Kelly (keyboards)
- Pete Trewavas (basse)
- Ian Mosley (batterie)


- volume 1 - Essence
1. Dreamy Street
2. This Train Is My Life
3. Essence
4. Wrapped Up In Time
5. Nothing Fills The Hole
6. Woke Up
7. Trap The Spark
8. A State Of Mind
9. Happiness Is The Road
10. (blank)
11. Half-full Jam (bonus Track)

- volume 2 - The Hard Shoulder
1. Thunder Fly
2. The Man From The Planet Marzipan
3. Asylum Satellite #1
4. Older Than Me
5. Throw Me Out
6. Half The World
7. Whatever Is Wrong With You
8. Especially True
9. Real Tears For Sale



             



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