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INDOCHINE - Le Peril Jaune (1983)
Par ERWIN le 8 Février 2010          Consultée 8074 fois

La pochette annonce la couleur, l’opus sera jaune, comme il convient à la logique du groupe dont les premiers gimmicks tapent sur le continent asiatique. L’intro instrumentale "Le Péril Jaune", grandiloquente, indique aussitôt que les p'tits gars ont pris la chose au sérieux.

"La Sécheresse du Mékong" débute le skeud avec une certaine agressivité : des nappes de claviers assez 'raw' donnent le ton d’un morceau réussi. La voix de Nicola Sirkis est plus qu’identifiable, la guitare SHADOWS de Dominique Nicolas est bien là. Le public peut s’affaler dans son fauteuil, les Indochinois ont décidé de ne pas changer une formule qui marche.

"Miss Paramount" est le single qui doit faire suite à l’époumonant super classique du groupe, j’ai nommé "L’Aventurier". La recette est exactement la même : rythme bêta en carton-pâte avec boite à rythmes frisant le Bontempi (qui sera choqué en cette année 83 ?), mais guitare ô combien originale ! Une superbe composition qui souffre de paroles neuneus sans avoir la saveur des aventures de Bob Morane, ainsi que d’une trop grande proximité avec le classique précédemment cité. Un oubli de l’histoire, une injustice flagrante mais irréparable puisque le morceau ne fait aucunement partie des classiques du groupe.

C’est "Kao Bang" qui tient cette position sur l’album. Ce morceau ne me bottait pas à l’époque, je le trouvais mou et trop commercial, mais il eut sa part de succès, c’est indéniable. Il lui manque l’aspect 'cavalcade' au profit d’un rythme de guitare plus branché 'dancefloor', et déjà Nicola attaque des paroles mi-BD, mi-sexuelles qui vont peu à peu s’imposer comme le grand trademark du groupe.

Je retiens "A l’Est de Java" comme le morceau de bravoure de cette année 83. Les jeunes gens y font déjà preuve d’une maturité étonnante. Les talents de compositeur de Dominique Nicolas transparaissent dans toute leur éclatante diversité. Elles servent les paroles de Sirkis toujours plus adolescent, aux intonations osées à l’époque, des 'yé' comme s’il en pleuvait. Mais quelle éclate !

"Razzia" rappelle un peu le tempo Rock’n’Roll de "Indochine" du premier album, le rythme très enlevé s’associe fort bien aux paroles de Nicola.

Certains titres sont carrément à passer à la trappe comme ce "Pavillon rouge" de sinistre mémoire, alors que "Shanghai" est à peine passable. "Okinawa" est assez mignonne, mais ne restera pas dans les mémoires. L’exercice du jeune guitariste sur l’instrumental "Tonkin" ne laisse pas indifférent, même si on aurait souhaité un plus gros son, et plus d’intensité. La jeunesse et l’inexpérience excusent bien des défauts.

Aucun de ces morceaux ne vient révolutionner la musique, mais le genre reste tout à fait original, le son trop léger mais les compositions d’une justesse rafraîchissante. C’est sûr, "L’Aventurier" ne fera pas d’INDOCHINE un groupe à 'one hit wonder', une carrière riche et fructueuse s’amorce avec ce Péril Jaune.

Plus de 26 ans après la parution du deuxième album d’INDOCHINE, on ne peut que rester coi d’admiration devant l’évolution drastique qu’a subie le son du groupe, alors que les compositions sont toujours restées d’un niveau excellent. Sirkis - aujourd’hui seul rescapé de la jonque du Péril Jaune, malgré les nids d’hirondelle dont il dut se goinfrer lors des 90’s - est aussi seul maître à bord. Il n’a jamais rien renié, ni son style de chant (catalogué 'ridicule' par les puristes) ni ses textes. Un rare exemple de longévité dans le rock français, dont INDOCHINE est aujourd’hui le fleuron.

Le Péril Jaune est à découvrir avec l’esprit d’un adolescent d’alors. Humour, verve et qualité sont au rendez-vous pour un cocktail qui ne peut laisser indifférent.

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   (3 chroniques)



- Nicola Sirkis (chant, claviers)
- Dominique Nicolas (guitares)
- Stéphane Sirkis (claviers)
- Dimitri Bodianski (saxophone, claviers)


1. Le Péril Jaune
2. La Sécheresse Du Mékong
3. Razzia
4. Pavillon Rouge
5. Okinawa
6. Tonkin
7. Miss Paramount
8. Shangai
9. Kao Bang
10. A L’est De Java
11. Le Péril Jaune



             



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