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Bruce SPRINGSTEEN - Tunnel Of Love (1987)
Par SUNTORY TIME le 8 Novembre 2010          Consultée 8168 fois

La question de l'objectivité est un problème auquel nous autres chroniqueurs sommes souvent confrontés. Pourquoi nous aimons tel album ? Tel Groupe ? Tel Style ? Devons-nous forcément faire allégeance à un disque considéré comme un chef-d'oeuvre et forcément descendre celui considéré comme mauvais ? Et pourquoi toute ces questions au fond ?

Le disque ici chroniqué est en logique avec cette réflexion. Tunnel of Love est un album de doute, de questionnement. Bruce SPRINGSTEEN est dans une période sombre, une période de gueule de bois après l'ivresse triomphale d'un Born in the USA qui l'aura hissé sur la plus haute marche du podium des géants du rock. Mais le désormais "Boss" ne se sent pas très à l'aise dans ce nouveau costume, et commence à prendre ses distances avec le E Street Band. Et pour couronner le tout, son mariage avec l'actrice Julianne Philips bât de l'aile. Rien ne va plus au Royaume du Boss, et tout les éléments sont placés pour faire de la galette qui succède à Born in the USA une déception.

Objectivité donc : Tunnel of Love est un grand succès, mais les critiques sont plutôt mauvaises. Les fans qui attendaient un disque aussi rock et testostéroné que le précédent en sont pour leur frais. Ce disque est calme et doux, mais pas aussi intimiste qu'un Nebraska (les fans de ce folk pur et dur sont aussi déçus). Chaque chanson est une réflexion sur l'Amour avec un grand A, et toute les joies et les peines qui vont avec. SPRINGSTEEN est soit le personnage principal soit simple narrateur de ces histoire que certains pourront considérer comme étant à l'eau de rose.

Tunnel of Love est un disque à la fois folk, rock, et pop. En fait, il est difficile de donner un style précis à cet album. La guitare acoustique est reine, et l'électrique ne fait que quelques apparitions remarquables, comme les riffs acérés de "Spare Parts" et le superbe solo de "Tunnel of Love". Les synthés sont très présent, et ancrent le disque dans les années 80, mais leurs arrangements donnent aux compositions une fragile élégance ("Walk like a Man", "One Step Up", "When You're Alone" ...). "Ain't Got You" et le superbe "Cautious Man" sont d'un folk des plus sobres, laissant présager l'orientation musicale que prendra le Boss huit ans plus tard.

Quant à "Brilliant Disguise" et le morceau titre, ils ont été de grands tubes, du moins aux USA. "Tunnel of Love" est une chanson surprenante, entre rock et pop 80's. C'est le titre le plus long et le plus énergique du disque, assez optimiste pour un ensemble plutôt sombre. "Tougher Than the Rest", à la rythmique plus lente, est dans un registre similaire, hybride.

Objectivité toujours : Tunnel of Love est probablement un album mineur, marquant la transition entre la gloire des années 80 et la période solo du début 90. On sent que le E Street Band ne joue plus avec le coeur, à part peut être sur "Tunnel of Love", la batterie de Weinberg est sobre mais efficace, Nils Logfren se contente d'un seul beau solo, toujours sur le morceau titre. Quant à Clarence Clemons, il ne touche pas une seule fois à son saxo ! Il se contente de faire les choeurs sur "When You're Alone". L'ambiance en studio ne devait pas être au beau fixe.

En 1988, après une tournée promotionnelle décevante, SPRINGSTEEN décide de se séparer du E Street Band, son groupe depuis ses débuts.

Alors voilà, Tunnel of Love, sorte d'album à thème sur les réflexions et les doutes sur l'Amour, aux mélodies gentillettes et calmes, n'a pas grand chose pour plaire, me direz-vous. Et pourtant le charme est là. Le Boss veut se débarrasser un moment de son image de rockeur viril, et enfiler ceux de l'homme en proie aux contradictions amoureuses. Et il faut reconnaître qu'il sait bien parler d'Amour, le bougre.

D'un point de vue personnel, cet album fut la révélation, celui qui m'a fait entrer dans l'univers du Rock sauce américaine et la chanson titre fait partie de mon palmarès des morceaux qui m'ont le plus marqué. Et puis cet album fut ma bande-son lors d'un voyage à New York qui remonte à pas mal d'années déjà, et je me souviendrai toujours avoir en tête "Walk Like a Man" quand je marchais le long du Brooklyn Bridge, ou encore "One Step Up" lorsque j'errais dans les rues de Staten Island, au crépuscule. Des images magiques que l'on n'oublie pas, je vous le garantis.

Désormais je me dois de faire preuve d'objectivité pour la note. En faisant abstraction de mes souvenirs, je donnerais à Tunnel of Love un solide 3/5, mais si je m'y fie je lui donnerai 5/5. Mathématiquement ce sera donc 4/5.

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   (2 chroniques)



- Bruce Springsteen (guitares, chants, claviers, harmonica)
- Roy Bittan (piano, synthés)
- Danny Federici (claviers)
- Nils Logfren (guitare, choeurs)
- Garry Tallent (bass)
- Max Weinberg (batteries, percussions)
- Patti Scialfa (choeurs)


1. Ain't Got You
2. Thougher Than The Rest
3. All The Heaven Will Allow
4. Spare Parts
5. Cautious Man
6. Walk Like A Man
7. Tunnel Of Love
8. Two Faces
9. Brilliant Disguise
10. One Step Up
11. When You're Alone
12. Valentine's Day



             



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