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- Membre : The Velvet Underground , John Cale , Lou Reed And John Cale , Metallica, Antony And The Johnsons, Reed / Anderson / Zorn

Lou REED - Lulu (avec Metallica) (2011)
Par MANIAC BLUES le 21 Novembre 2011          Consultée 7494 fois

Lulu a fait l’objet de maintes adaptations, les plus notables étant l’opéra d’Alban Berg et le classique du cinéma muet de G.W. Pabst. C’est désormais Lou Reed et Metallica qui se chargent de faire revivre en musique l’œuvre sordide du dramaturge allemand Frank Wedekind. La tragique histoire de Lulu assassinée par Jack L’éventreur, de son ascension à sa descente aux enfers, effraie autant qu’elle fascine. Ce sujet sulfureux habité par la mort et les fantasmes les plus troubles semble taillé sur mesure pour Lou Reed, architecte de Berlin, chef-d'oeuvre d'une grande noirceur. Il a d’abord commencé son aventure avec Lulu en mettant en musique la pièce de Wedekind, en collaboration avec le metteur en scène Robert Wilson et la troupe du Berliner Ensemble. Ensuite, il a voulu approfondir cette expérience sur un double-album conceptuel en compagnie de Metallica. Mais si Lulu s’accorde bien à l’univers morbide de Lou Reed, cette œuvre colle moins bien à celui du groupe de thrash.

La tragédie de Wedekind était qualifiée de « tragédie-monstre». De même, Lulu version Lou Reed est un « album-monstre ». Sa durée a de quoi inquiéter : 87 minutes pour dix titres, le duo a vu large, beaucoup trop surtout quand la musique se révèle aussi peu enthousiasmante. Des deux disques, le premier est sans doute le moins intéressant. Pourtant, l’introduction acoustique de « Brandebourg Gate » annonçait le meilleur… jusqu’à ce que Metallica rapplique avec ses gros sabots. Il devient vite évident que Lou Reed traîne à ses pieds un boulet de taille. La rythmique primaire du groupe plombe la première partie de l’œuvre, qui s’apparente à une ascension de l’Everest : l’oxygène se fait de plus en plus rare, la végétation disparaît au profit d’une roche abrupte, on grimpe à l’aveugle dans un paysage brumeux et hostile. En outre, ce gros son convient très mal au style habituellement ambivalent de Lou Reed. Ce dernier, adepte du parlé/chanté, est obligé de forcer vocalement, pour ne pas être totalement englouti par ses comparses, sans compter les interventions de James Hetfield qui alourdissent considérablement le propos.

La première partie de « Cheat On Me », petite éclaircie dans ce paysage aride, distille une atmosphère intéressante, un peu à la manière de l’expérimental « Little Dog » à l’ambiance malsaine bien qu’un peu brouillonne. Dans une veine planante, plus subtile que l’affreusement basique « The View », l’insipide « Pumping Blood » ou l’inaudible « Mistress Dead », le dernier morceau, « Junior Dad », malgré ses dix-neuf minutes, s’avère réussi grâce à un côté expérimental maîtrisé, un groupe qui évite de jouer comme des sourds et des orchestrations apaisantes. Parmi les morceaux plus bruts de décoffrage, il faut reconnaître une certaine qualité à « Dragon » avec son intro hallucinée et son riff entêtant, et même à « Frustration », qui mêle habilement passages dérangeants et musique terre-à-terre.

Ainsi, si Lulu n’égaillera pas vos soirées hivernales au coin du feu, cet album reste un objet de curiosité, loin d’être dénué d’intérêt, qui s’écoute cependant sans grand plaisir. Le premier disque, ennuyeux car trop hermétique, n’est pas à la hauteur de la deuxième partie de l’album, plus nuancée et agréable, qui relève sensiblement qualité de l'œuvre. On a tout de même connu plus transcendant de la part de Lou Reed.

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   (2 chroniques)



- Lou Reed (guitare, chant)
- James Hetfield (guitare, chant)
- Kirk Hammett (guitare)
- Robert Trujillo (basse)
- Lars Ulrich (batterie)
- + Musiciens Additionnels


1. Brandenburg Gate
2. The View
3. Pumping Blood
4. Mistress Dread
5. Iced Honey
6. Cheat On Me
7. Frustration
8. Little Dog
9. Dragon
10. Junior Dad



             



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