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LAIBACH - Jesus Christ Superstars (1996)
Par JOVIAL le 7 Juillet 2013          Consultée 4035 fois

Serbes, Croates et Bosniaques partagent une langue et une histoire commune. Seule la religion joue un rôle identitaire majeure : Serbes orthodoxes, Croates catholiques et Bosniaques musulmans. Largement minorisée durant la période communiste, la question religieuse va désormais occuper une place centrale dans les pays de l'ex-Yougoslavie et devenir l'un des moteurs des nationalismes locaux. Pour LAIBACH, il ne devrait pas en être ainsi. Non pas que le groupe soit opposé à la religion, bien au contraire : chaque confession apporte une certaine vision du monde se devant d'être écoutée et récoltée. Néanmoins, aucun culte ne devrait être l'otage du Pouvoir, prétexte ou justification de ses actions. À une époque où fondamentalistes et fanatiques de tout poil érigent leurs saintes écritures en doctrine politique, LAIBACH réaffirme que la spiritualité doit demeurer une affaire personnelle et ne pas s'imposer à l'individu ni régir son existence. La religion n'est-elle pas l'une des premières formes du totalitarisme ? Souvenons-nous du sort des 'hérétiques' dans une Europe chrétienne où longtemps la moindre forme de dissidence pouvait parfois conduire jusqu'à la mort. En 1996, la formation slovène déclarait ainsi que l'idéologie chrétienne, du fait de ses activités religieuses dans les périodes critiques de l'Histoire, est le moyen psychologique de masse le plus influent pour préparer le terrain à une prise de pouvoir fasciste.

Avec Jesus Christ Superstars, LAIBACH s'évertue donc à défendre son point de vue. Non sans un certain sens de la provocation : Ta foi ne vaut rien / Dieu n'était qu'une entreprise (''Declaration of Freedom'') ; Si vous étiez venu aujourd'hui / Vous auriez pu atteindre toute la nation / Israël en 4 avant J.C. n'avait pas de communication de masse (''Jesus Christ Superstar''). La plupart du temps, les textes ne font néanmoins que reprendre les mêmes platitudes tautologiques, à la manière des discours fondamentalistes qui n'admettent aucune vérité sinon la leur. Le titre du disque est en outre une référence à l'opéra-rock Jesus Christ Superstar de 1971, dont la seconde piste reprend d'ailleurs le tube ''Superstar''. Peut-être une façon pour le groupe de moquer ici le prosélytisme religieux de l'œuvre originale ou bien au contraire sa récupération par l'industrie musicale dans un souci purement commercial.

Après deux albums résolument tournés vers la musique électronique, nos Slovènes changent radicalement de style avec Jesus Christ Superstars et s'essaye alors au metal indus. Grosses guitares et rythmes martiaux, on pensera évidemment à MINISTRY et RAMMSTEIN à l'écoute, deux groupes sur lesquels LAIBACH aura paradoxalement eu une grande influence. Milan Fras, dont la voix se fait plus rauque et caverneuse que jamais, retrouve toute sa puissance et son autorité et semble particulièrement apprécier son nouveau rôle de prophète illuminé, dont le fameux clip de l'impitoyable ''God is God'' nous donne un bel avant-goût. Écrit par Ben Watkins et Nick Burton de JUNO REACTOR, il s'agit du moment le plus emblématique du disque, peut-être l'une des meilleurs compositions de LAIBACH dans les années 90. On se régale également des riffs implacables des excellentes ''Declaration of Freedom'' et ''Message From the Black Star'', massives et véloces. Dans un registre plus emphatique, ''Jesus Christ Superstar'' est tout à fait le genre de morceau au nom duquel on accepterait bien volontiers d'aller communier. ''The Cross'' enfin, reprise à PRINCE, propose un étonnant moment d'électro-rock, plus posé certes, mais pas nécessairement hors de propos.

Malgré tout, il y a à boire et à manger sur Jesus Christ Superstars. La formule metal indus ne fonctionne pas toujours et ainsi ''Abuse and Confession'' et ''Kingdom of God'' ne convainquent tout simplement pas. La messe s'achève ensuite en totale roue libre, avec l'ennuyeuse ''To the New Light'' et surtout l'horripilante ''Deux Ex Machina'', dont on n'infligera sans doute pas deux fois l'écoute. Ces dernières sont en définitive un peu à l'image de l'album : bancal et peu inspiré. Après Kapital et NATO, LAIBACH semble encore vouloir se renouveler, mais force est de constater que, pour le moment, on reste un peu dans le brouillard.

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- Milan Fras (chant)
- Dejan Knez (arrangemments)
- Ervin Markošek (batterie ?)
- Ivan Novak (arrangemments ?)


1. God Is God
2. Jesus Christ Superstar
3. Kingdom Of God
4. Abuse And Confession
5. Declaration Of Freedom
6. Message From The Black Star
7. The Cross
8. To The New Light
9. Deus Ex Machina



             



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