AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Plus anecdotique et moins connu que son prédécesseur et surtout son successeur, Soundtracks n'en reste pas moins un album qu'il serait idiot de négliger. Plus considérable à juste titre comme une compile qu'une vraie BO, l'album peut se vanter de contenir quelques compositions qui valent le coup d'oeil.

En premier lieu, Soundtracks est l'album qui introduit le chanteur Damo Suzuki. En termes de présence, c'est lui qui se taille la part du lion, notamment sur "Mother Sky". Ce dernier est d'ailleurs le frère spirituel de "Yoo Doo Right", la folie et la spontanéité en moins. Il n'en reste pas moins un solide morceau, qu'il convient d'écouter pour qui cherche du bon gros krautrock.
Mais Soundtracks est aussi truffé de chansons bien plus courtes mais non moins intéressantes. "She Brings the Rain" conclut l'album avec panache et un Malcolm Mooney tout en retenue. "Tango Whiskeyman", pour sa part, aurait pu être un grand moment si ce n'était son refrain un peu tarte, avec Suzuki qui s'égosille au chant. Mais est-ce pire, est-ce mieux que Mooney et sa performance douteuse sur "Soul Desert" ?

Soundtracks n'est pas à dédaigner, répétons-le. Certes, ce n'est pas du tout le meilleur bout pour commencer CAN, et il faut au préalable connaître le groupe par des moyens plus accessible. Cependant, pour ses meilleurs moments, il vaut la peine d'être connu, même si on pardonnera à un certain opus de 1971 de le rendre peu visible.