Le premier live de GENESIS, voilà un album meilleur que ce qu'il en a l'air. Sorti à l'insu des membres du groupe, il permet néanmoins de montrer pour la première fois ce que donne le groupe lâché à un public affamé qui veut l'entendre en vrai.

Au niveau de la setlist, elle n'est pas vraiment à décrier, loin s'en faut. A part "Get'em out by Friday", aucun morceau ne démérite sa place, même "Watcher of the skies". Dieu merci, l'horrible "Supper's Ready" ne figure pas ici, et c'est tant mieux. Par contre, un deuxième disque n'aurait pas été de trop, mais pour ce qu'on a, c'est déjà ça.
La poésie et les ambiances calmes sont mis au placard. Sans parler de l'opus le plus rock, il est évident que GENESIS montre ici sa face la plus féroce et véloce. Il n'y a qu'à écouter "The Return of the Giant Hogweed". En tous points il surpasse allègrement la version studio. La production assez brouillonne renforce cette rage, là où un lissage trop « parfait » aurait tout décrédibilisé. Il en est de même pour "The Knife". Attention toutefois, la supériorité de cette version live n'est pas due à Phil Collins. Ce dernier donne un relief particulier au morceau, mais il n'est pas le seul, et ne surclasse pas Mayhew. Mention spéciale pour "Watcher of the Skies", qui réussit l'exploit de devenir un morceau fort et puissant doublé d'une très bonne ouverture.
A la rigueur, le seul moment vraiment calme est la première partie de "The Musical Box". C'est d'ailleurs là que la direction générale de Live se fait voir. Il s'agit clairement d'un moment assez faible, mais suffisant pour reprendre son souffle – et digérer le précédent morceau.

Live est donc un indispensable pour quiconque veut vraiment étudier toutes les facettes de GENESIS. L'énergie que le groupe dégage est immense, et les compositions sont redoutablement exécutées. Le seul regret, c'est qu'il soit le seul de la période Gabriel, à moins de se rabattre sur le coffret Archive Vol.1 et les bootlegs.