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- Membre : The Velvet Underground , John Cale , Lou Reed And John Cale , Metallica, Antony And The Johnsons, Reed / Anderson / Zorn

Lou REED - Berlin (1973)
Par SUNTORY TIME le 21 Février 2011          Consultée 7627 fois

Vous avez aimé l’histoire tragique de Bonnie & Clyde ? Vous allez adorer l’histoire de Jim & Caroline.

« Qui c’est ceux-là ? » me dites-vous. Eh bien allez donc le demander à Lou REED, qui vous enverra voir ailleurs avec la sympathie qu’on lui connait. Pour faire simple, ces deux charmants personnages sont nés de l’imagination de Lou REED, imagination particulièrement assaisonnée d’alcool et de drogue en tous genres (« Heroin » ? Probablement).
Plantons le décor, nous sommes à Berlin-Ouest, à l’époque ville-phare pour tout rockeur en recherche d’expérience (Krautrock, ambient, new-wave embryonnaire…). Bowie s’apprête à commencer sa Trilogie Berlinoise, et Lou REED donc, se détache des ambiances New Yorkaises pour celles des cabarets Berlinois, où nous retrouvons Jim, qui tombe sous le charme de Caroline, chantant sur une table du bar. C’est le début d’une relation torride et dévastatrice.

La carrière solo de Lou REED est bien lancée. L’album précédent, Transformer, et son single « Walk on the Wild Side » ont fait de l’ex VELVET une icône du glam rock, de l’ambigüité sexuelle et des drogues en tous genres. Et voilà notre Loulou qui projette d’enregistrer un album-concept à base de cette histoire d’amour entre deux berlinois. Mais comme on peut s’y attendre, avec Lou REED, les choses ne sont jamais roses, mais noires, TRES noires. Autant dire que les patrons de la maison de disques ont eu des sueurs froides, tant le projet semble suicidaire. Mais REED n’en n’a que faire et réalise tant bien que mal (il est constamment camé et dépressif en cette période) cet album, avec rien de moins que Bob Ezrin en tant que Monsieur Production (Alice Cooper surtout, puis Pink Floyd sur The Wall).

Autant dire que la qualité sonore de cet album est magistrale, Lou Reed enchaine les chansons rock, teintées de touches jazzy sur l’éponyme « Berlin » (déjà présente sur le premier album de Lou REED, mais ici raccourcie et avec une ambiance totalement différente). Tantôt mélancolique (« Men of Good Fortune », « Lady Day ») tantôt beaucoup plus enjouée (« Caroline Says I », « How Do You Think it Feels »), la première face du vinyle originel ne laisse pas supposer une noirceur abyssale. L’aventure entre Jim et la belle Caroline est brûlante au possible, avec des superbes solos de guitare et des cuivres en pagaille qui donnent une ambiance… presque festive. Mais le final de « Oh Jim » acoustique et distant apporte une réponse sur ce qui va se passer par la suite.

La deuxième moitié du disque est beaucoup plus lente, plus acoustique aussi. Le piano de « Caroline Says II » illustre le sujet de la chanson : la violence, la douleur, et le départ de Jim, laissant Caroline seule et blessée. L’histoire pourrait se finir là… mais voilà, il y a un hic ; Caroline se retrouve avec deux enfants dont elle ne peut s’occuper (« They said she was not a good mother ») et dont on lui retire la garde («The Kids »). Désespérée et sans le sou, Caroline se suicide sur le lit de ses lointains ébats avec Jim. Celui-ci l’apprendra, mais n’en sera aucunement attristé (la cynique et hallucinée « The Bed »). Et Lou REED de conclure amèrement cette aventure sur « Sad Song » (tout est dit dans le titre !) qui clôture le disque de manière dramatique et grandiloquente.

Voilà en gros à quoi se résume Berlin, le chef d’œuvre maudit de Lou REED. Maudit par son sujet qui ne sent pas la franche rigolade d’une part, mais aussi par son échec commercial et des critiques assassines. Mais avec le temps, cet album va devenir culte, même si Lou REED mettra plus de 30 ans avant de se décider à rejouer l’intégralité de l’album sur scène. Il livre ici l’une de ses œuvres les plus personnelles, les plus poignantes et les plus dures. Inutile de revenir sur les multiples anecdotes autour de ce disque (comme les pleurs d’enfants sur « The Kids »). Berlin, c’est du rock élégant aux compositions fines et aux arrangements millimétrés, c’est aussi la noirceur des caniveaux berlinois, la violence de l’amour et toute la souffrance qui en découle. A l’époque, Lou REED est sur le point de divorcer de sa femme, il n’est plus qu’une épave, ce qui ne l’empêche pas de réaliser cet album monumental, abreuvé de vice, de drogue et de musique inspirée.

Berlin, ou l’album « Sex, Drugs & Rock N’Roll » par excellence.

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- Lou Reed (chant, guitare acoustique)
- Steve Hunter (guitare éléctrique)
- Dick Wagner (guitare éléctrique)
- Micheal Brecker (saxophone tenor)
- Randy Brecker (trompette)
- Jon Pierson (trombone)
- Jack Bruce (basse)
- Tony Levin (basse)
- Aynsley Dunbar (batterie)
- B.j. Wilson (batterie)
- Bob Ezrin (piano, mélotron)
- Steve Winwood (orgue, harmonium)
- Allan Macmillan (piano)
- Blue Weaver (piano)
- Gene Martynec (guitare acoustique, synthés)


1. Berlin
2. Lady Day
3. Man Of Good Fortune
4. Caroline Says I
5. How Do You Think It Feels
6. Oh Jim
7. Caroline Says Ii
8. The Kids
9. The Bed
10. Sad Song



             



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