Au début des années 90, VANGELIS avait acquis une nouvelle maîtrise du son, proposant un des plus beaux mélanges de cette époque, loin des approximations midi d'autres artistes. The City, 1492, les inédits de Blade Runner forment un petit corps de travail d'une grande beauté. Malheureusement, dans les traces de 1492(fi], il s'est alors un peu figé dans un style new-age de moins en moins inspiré.

Le premier exemple est Voices dont le son est irréprochable, mais la musique d'une qualité inégale. Axé sur la voix, il propose un morceau-titre world à rapprocher de ce que proposait ENIGMA a la même époque, d'une grandiloquence inutile, et qui rappelle trop son grand succès "Conquest of Paradise" pour être tout-à-fait honnête. La suite contient trois chansons – ce qui n'est pas surprenant du tout de la part de VANGELIS quand on voit son travail avec Jon Anderson ou Irene Papas – et quelques morceaux très doux.

Le plus gros de l'album est fort honnête mais quand même un peu bancal. Par exemple, la chanson "Come To Me" est superbe et vaut d'être découverte, tandis que "Ask the Moutains" est creuse et mal fichue. Un résultat étrange qui ne convaincra certainement pas tous les fans de VANGELIS. Son successeur, Oceanic, est peu original, mais correspond plus, une dernière fois, à ce qu'on attend du compositeur grec.