Je suis embêté de donner cette note de quatre alors qu'il s'agit d'un de mes albums préférés de VANGELIS, mais ça s'explique aisément. Je vois clairement ici une ligne de démarcation entre les 26 premières minutes et les 15 dernières. C'est un peu la Chine et le Tibet, si on veut, avec deux styles assez différents.

C'est la série de chinoiseries de la plus grosse partie qui m'impressionne particulièrement. Je me demande si ce n'est pas tout simplement le sommet de la carrière du compositeur. Entre le puissant et posé "Chung Kuo/The Long March" et sa conclusion au piano, le rapide et délicat "The Dragon" au rythme à sept temps, l'espièglerie du violon de "The Plum Blossom", la tendresse du "Tao of Love", la naïveté de "The Little Fete" et enfin la synthèse de tout sur le dual "Yin and Yang", jamais on n'a vu chez VANGELIS une telle pertinence, sans parler de cette façon d'adapter à la perfection son style à une certaine esthétique chinoise, ou sur le plan des instruments cette fusion parfaite entre les sons électroniques au CS80 et divers instruments acoustiques.

Quel dommage que la suite ambiante "Himalaya/Summit" me semble tomber à plat ! Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de vertigineux ici. Après la féerie à laquelle on a eu droit, je n'ai jamais envie de me lancer dans cette longue ascension poussive. Maintenant, s'agit-il de remplissage ou, comme je le disais au début, de montrer qu'il n'y a pas que la Chine proprement dite en Chine. Ou peut-être est-ce tout simplement un échec partiel du concept, en tout cas cette fin me gêne.

Quoi qu'il en soit, China est un des albums de VANGELIS que je recommande le plus chaudement. Vingt-six minutes de chef-d’œuvre d'un tel niveau méritent amplement l'acquisition du disque.