Après une année 1978 rimant clairement avec foutage de gueule (Beaubourg, Mama O', et j'en passe), VANGELIS arrive à revenir en force dans les hautes sphères de la musique électronique, et plutôt deux fois qu'une. En effet, il sort en 1979 deux albums majeurs dans sa carrière, et donc indispensables pour tout fan de musique électronique.

Le premier d'entre eux, China, est un véritable joyau. Cet album-concept est tout simplement fabuleux et, pour ma part, je n'ai jamais entendu d'ode aussi belle dédiée à l'Empire du Milieu. La maîtrise des instruments par VANGELIS ainsi que le métissage musical sont tout simplement phénoménaux, d'autant plus que le compositeur grec n'a jamais vu la Chine à l'époque.
Parmi les nombreuses qualités que contient China, il y a en premier lieu l'absence de remplissage. Enfin, ce n'est pas tout à fait vrai, le vilain petit canard de service s'appelle "The Little Fete". Mais d'un autre côté, il possède un charme particulier qui le rend largement acceptable, et passerait comme un grand morceau chez un musicien moyen.

En ce qui concerne les autres morceaux, on navigue facilement de chef-d'oeuvre en pépite, et ce dès "Chung Kou". Après un début magistral, les lignes de synthé s'enchaînent pour donner un ensemble des plus magnifiques. Le coda "The Long March" – référence à Mao – le rend encore meilleur. Pour anecdote, on peut y entendre un petit morceau qui sera réutilisé sur Direct. Est-il nécessaire par la suite de chercher ce qui va ou non sur China ? La réponse est évidente. Le violon de Michel Ripoche sur "The Plum Blossom" ou cet extraordinaire morceau de bravoure électronique qu'est "Himalaya" en constituent même le pinacle – sans jeu de mots pour "Himalaya".

Au même titre qu'Albedo 0.39 et Spiral, China est un sommet de grande qualité dans la discographie de VANGELIS. Il s'agit également d'un excellent nouveau départ, qui sera suivi d'autres grands albums, dès cette même année 1979 avec Opéra Sauvage.

Note réelle : 4,5/5