Moui, on a tendance à faire des trilogies chez Vangelis, genre H&H-Albedo-Spiral ou China-Opera-See you later. Elles sont plutôt basées sur une proximité temporelle que stylistique, enfin soit. Ce qui est sûr, c'est que Soil Festivities et Mask partagent beaucoup de points communs, tandis qu'Invisible connections est une musique contemporaine ambiante totalement différente.

Trois choses rassemblent Soil Festivities et Mask. Primo, les instruments utilisés – ce qui est flagrant malgré les voix dans le deuxième ; secundo, l'harmonie, les accords étant un peu différents de ce qu'on trouvait jusqu'en 82, et ils ont encore changé par la suite ; et tertio, la structure en mouvements. Par contre, l'ambiance est beaucoup plus calme dans Soil Festivities, cette musique aurait convenu à merveille à un documentaire sur la pédofaune... au point que tout ça n'est guère passionnant bien qu'il faille reconnaître que c'est très beau.

Le premier mouvement démarre très bien, c'est mystérieux, on a l'impression de voir les insectes et les petits mammifères gambader sous une pluie fine ou quelque chose comme ça. La plage rappelle par ailleurs un peu le «Rêve», morceau de référence de Vangelis s'il en est. Seulement voilà, les petites impros sont moins inspirées, moins structurées et le morceau est plus long donc ça devient franchement lassant après seulement dix minutes sur dix-huit.

Les mouvements deux et trois sont mes préférés, sans doute parce qu'ils sont plus courts, six minutes chacun. L'un est très gracieux et régulier, tandis que l'autre est désordonné et espiègle. Le quatre montre un séquençage lent et sombre, de nouveau beau mais lassant. Le dernier est encore plus décousu que le trois, mais j'y apprécie beaucoup les mélodies au Fender Rhodes et la dynamique initiale.

Soil Festivities est donc un des albums «périphériques» de Vangelis. Il est fort bon, mais absolument pas prioritaire, mieux vaut s'intéresser à ses œuvres les plus importantes avant de compléter sa culture ici.