AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Je ne suis absolument pas cinéphile, mais parmi les quelques films que je connais, je place Bladerunner très nettement au-dessus des autres. Ridley Scott a là réalisé un pur chef-d’œuvre en faisant cette adaptation libre du roman de Philip K. Dick. Connaître le livre renforce d'ailleurs ma passion pour le film, car on comprend mieux la question de l'empathie, les animaux artificiels et tout ça, ainsi que l'ambiance futuriste oppressante. Par ailleurs, le choix de VANGELIS pour la musique était également magistral.

Je ne peux donc aborder l'album qu'avec un mélange d'enthousiasme et de sévérité. Tout d'abord, précisons que le film est paru en 82 mais a été un échec commercial avant d'être ensuite reconnu à sa juste valeur au fil des ans. Je ne connais d'ailleurs pas la version originale avec la voix off, Scott ayant pu éditer en 95 la version qu'il avait en tête au départ. La bande originale n'a pas non plus été publiée en 82, seuls un ou l'autre thèmes figurent dans une compilation des années 80. Le disque n'est sorti qu'en 94, on va dire en parallèle du 'director's cut' du film – il n'y a officiellement aucun lien entre les deux.

Du coup, on est un peu trompé sur la marchandise car plusieurs titres de la B.O. n'ont jamais été employés dans le film. J'ignore si "Blush Response", "Wait For Me" et "Rachel's Song" ont été composés en 82 mais non sélectionnés ensuite, mais il est sûr qu'ils ont été enregistrés du côté de 94. Ce n'est pas bien grave, du reste, étant donné que ces trois morceaux sont superbes. Je trouve d'ailleurs infiniment triste que VANGELIS n'ait pas continué dans cette veine après 94. Il a ensuite fait plusieurs albums de new-age poussive au lieu d'exploiter ce qu'il avait trouvé pour "Blush Response". A côté de ça, on a surtout le thème initial, le "Love Theme", "Bladerunner Blues" et le célèbre "End Titles" auxquels il faut ajouter "Memories of Green", repris de l'album See You Later mais figurant effectivement dans le film. Notons encore l'ovni "One More Kiss, Dear", un petit truc rétro marrant qu'on entend comme musique de fond dans un magasin. Le reste est anecdotique.

Au final, une excellente B.O. mais qui aurait pu être bien meilleure. Il faut noter l'existence d'une version boostée avec des disques en plus mais je ne l'ai jamais entendue. J'espère qu'on y trouve certains passages extraordinaires du film qui manquent dans cette version normale de l'album, comme ce petit thème quand Deckard entre chez Sebastian, juste avant le combat avec Pris, par exemple. Bref, ceci vaut tout de même largement la peine d'être acheté, ça ne fait aucun doute.