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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  B.O FILM/SERIE

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VANGELIS - Opera Sauvage (1979)
Par ARP2600 le 23 Septembre 2011          Consultée 5376 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Ah, comme j'aime la musique de VANGELIS au tournant des années 70 et 80. Pour moi, China, Opéra sauvage et See You Later constituent le point culminant de sa carrière, dans trois registres fort différents. Si le premier cultive avec une grande finesse une ambiance orientale et le troisième est une merveille de dérision, Opéra sauvage est quant à lui un chef-d’œuvre de simple grâce. Il est également une des meilleures bandes originales que je connaisse. Cela dit, s'il s'agit bien de la musique accompagnant le documentaire du même nom de Frédéric Rossif, il a toujours été présenté comme un album studio*, aucun texte ne rappelant ce lien avec un film, juste une photo de Rossif. On peut d'ailleurs dire la même chose de L'Apocalypse des Animaux, qui est très justement également présenté comme un album studio sur ce site.

Sur Opéra sauvage, presque tout est calme. Cette musique possède d'ailleurs un pouvoir relaxant et rassurant qui préfigure la new-age sans qu'on puisse l'y rattacher. Il s'agit avant tout de musique électronique progressive. Impossible de dire que c'est du rock pour autant, l'essentiel étant joué au synthétiseur. Plus précisément sur le fameux Yamaha CS80, véritable instrument-orchestre que VANGELIS a particulièrement bien réussi à dompter, si bien qu'il lui reste définitivement associé. Notons quand même la présence de piano et de guitare, ainsi que de harpe sur le dernier morceau, jouée par Jon Anderson, partenaire de VANGELIS entre 79 et 83, pendant son absence de YES.

Au moins deux morceaux de ce disque sont fort célèbres. Tout d'abord l'inévitable "Hymne" qui ouvre l'album de façon solennelle pour ne pas dire pompeuse. Je le trouverais assez ridicule hors contexte, néanmoins, sa très courte durée et l'enchaînement avec "Rêve" justifient sa présence. L'autre 'tube' est le troisième morceau, "L'Enfant". Son rythme ternaire, rapide et simple, et sa mélodie éthérée au piano ont marqué les esprits, notamment celui de Hugh Hudson, qui voulait utiliser ce thème dans Chariots of Fire, avant que VANGELIS ne compose sa célèbre musique originale pour ce film**.

Mais pour moi, le clou de l'album n'est autre que le fabuleux "Rêve", une des plus belles choses qu'il m'ait été donné d'entendre. Une telle délicatesse est indescriptible en vérité. Le morceau est lent et progressif, et sans doute en partie improvisé. L'errance du début débouche sur une mélodie magique au piano électrique, tandis qu'un rythme séquencé discret stabilise l'ensemble. Il faut vraiment prendre le temps d'écouter ces douze minutes qui paraîtront sans doute lassantes à certains, malgré l'évolution constante de la musique jusqu'à une coda parfaite.

Dans la deuxième partie, on trouve tout d'abord trois morceaux un peu plus anecdotiques, jolis mais un peu trop dépouillés. Entre les lents et simples "Mouettes" et "Irlande", le dynamique "Chromatique" est tout de même fort intéressant. Comme son titre l'indique, la mélodie progresse beaucoup par demi-tons, par-dessus des arpèges de guitare. Enfin, l'album se termine par "Flamants roses", une nouvelle rêverie progressive de douze minutes, presque aussi extraordinaire que la première. Ce morceau se distingue donc par la présence de la harpe de Jon Anderson, qu'on a déjà pu entendre dans son excellent album solo Olias of Sunhillow. Après une introduction très douce, vient le seul moment vraiment nerveux du disque, représentant manifestement l'envol des flamants, puis on revient au calme, mais de façon plus carrée qu'au début.

Pour finir, peut-être mon histoire personnelle influence-t-elle mon opinion, ce disque m'ayant beaucoup réconforté à certains moments difficiles. Mais c'est justement parce qu'il a ce pouvoir que je le place au sommet de la carrière de VANGELIS. Si celle-ci est riche et diversifiée, je pense que c'est ici qu'il a atteint la plénitude de son talent, en réussissant à éviter le piège du pompeux qui l'a souvent un peu desservi pour ne garder que la quintessence. La lenteur et la fragilité de la musique pourront certes indisposer une partie des auditeurs, je ne peux cependant que recommander à tous cet extraordinaire Opéra sauvage.

* En fait, l'édition américaine de Polydor ne mentionne pas sur la pochette le documentaire de Frédéric Rossif dont l'album constitue la bande sonore. En revanche, les autres éditions, y compris les françaises mentionnent la série documentaire de F. Rossif.

** En définitive, c'est le réalisateur australien Peter Weir (Pique-nique à Hanging Rock, Le cercle des poètes disparus, The Truman show) qui utilisera en 1982 un extrait de "L'enfant" dans une scène de son film L'Année de tous les dangers avec Mel Gibson et Sigourney Weaver, bien que le reste de la bande sonore soit signé de Maurice JARRE.

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   (3 chroniques)



- Vangelis (synthés, piano)
- Jon Anderson (harpe)


1. Hymne
2. Rêve
3. L'enfant
4. Mouettes
5. Chromatique
6. Irlande
7. Flamants Roses



             



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