AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Opéra Sauvage compte parmi la poignée d'albums préférés des fans de VANGELIS. Six ans après [I]L'Apocalypse des animaux[FI], le compositeur grec retrouve le cinéaste documentariste Frédéric Rossif et signe la musique de sa nouvelle série animalière.
Le temps écoulé a permis à VANGELIS d'enrichir son studio londonien d4une armada de claviers du dernier cri. Et le résultat s'entend à l'oreille. La richesse des arrangements dans les sept pistes du disque éblouit l'auditeur. VANGELIS nous offre une musique majestueuse où éclate son génie mélodique. "Rêve" et "Flamants Roses" figurent parmi les œuvres les plus ambitieuses du musicien. La première évolue dans un jazz onirique de toute beauté proche de sa composition "Le Singe Bleu" d'auguste mémoire. Le seconde nous invite à un programme tout entier contenu dans son titre, structurée en trois parties distinctes que relie une improvisation de Jon Anderson à la harpe.
Les autres pistes rivalisent de douceur et d'harmonie: la tendresse du célèbre "L'enfant", la délicatesse du poétique "Mouettes", la sereine mélodie de "Irlande". "Chromatique" en revanche se signale par l'originalité de sa mélodie et de son instrumentation. C'est une composition plus étrange, mais non moins belle, qui bénéficie d'arrangements d'une rare subtilité.
Il est temps de reconnaître en VANGELIS un maître absolu de la musique illustrative, celle dont le titre énonce le programme et dont le précurseur était le PROKOFIEV de Pierre et le loup. Rappelez-vous le superbe "Himalaya" de son album China.
Pour ma part, et malgré sa grande beauté, Opéra Sauvage ne me bouleverse pas comme L'Apocalypse des Animaux. Ce que le compositeur a gagné en prouesses techniques, il l'a perdu en grâce spontanée.