Direct est un album qui ne pouvait porter meilleur nom. Avec cet album, VANGELIS a clairement cherché à se mettre à la page techniquement parlant, et surtout à faire de la pop avec ses claviers. Le pari peut s'avérer osé, mais il a déjà bien payé pour des artistes moins estimés que le géant grec (Jean-Michel JARRE pour ne citer que lui), une bonne surprise peut donc être à l'ordre du jour.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'effectivement, pour un habitué de VANGELIS, Direct déroute. Rien que la première partie de l'album, jusqu'à "Dial Out", fait la part belle aux morceaux plus construits comme des chansons, il ne manque guère que la voix. La seconde moitié sonne 'plus' musique électronique, mais l'ingrédient pop est toujours dosé avec générosité par endroits ("Ave", "Rotation's Logic").
Pour autant, la majorité des morceaux de Direct est on ne peut plus très bonne, à défaut d'excellente. Oui, "Metallic Rain" et "Dial Out" sentent clairement la démagogie musicale, oui, le new-age version mielleux s'instille tout le long, oui, la production douteuse a fait mal vieillir l'album. Il n'empêche, certains d'entre eux sont irrésistibles. Le suspense établi sur "Metallic Rain" est tout simplement grandiose, tandis que la fausse harpe sur "The Oracle of Apollo" ne fait qu'une seule chose, à savoir enchanter l'oreille. Parmi les titres moins évidents, "Intergalatic Radio Station" est une conclusion qui sied bien à l'album, et le mysticisme de "Message" en fait un bon morceau de new-age/ambient. Cependant, Direct contient aussi son lot de ratés. "The Motion of Stars" est ainsi une ouverture aussi ratée que la conclusion est bonne. A l'écoute, on a plus l'impression d'entendre un jingle de jeu télévisé moisi qu'autre chose. Direct possède également son ventre creux, composé de l'horripilant "Glorianna" et de "Rotation's Logic" qui, pour ma part, me laisse très sceptique. De manière générale, les ambiances new-age développées ici ne risquent guère d'être comptées parmi les premières qualités de l'opus.

Avec Direct, VANGELIS a posé la première pierre de ce qui aurait pu être une partie de carrière intéressante, avec sa pop tendance new-age instrumentale. Malheureusement, VANGELIS s'est vite détourné de cette voie, laissant ainsi à jamais un champ d'expérimentations en friche. Ceci étant, s'il l'avait fait, il n'y aurait peut-être pas eu l'album suivant, à savoir le fantastique The City.

Note réelle : 3,5/5