Kro express :
Voilà, c’est tout simple : cet album est une tuerie !
Merci et à bientôt.
Fin de la Kro express cul sec, ça rafraîchit !

On a encore soif ?
Bah... c’est du rock et en gros ça signifie trois accords et pas beaucoup plus de mots : «- tuerie, boucherie - pour les témoins - ,sex, drugs et… rock’n’roll - pour les musiciens ». Et émeutes dans certains cas. C’est aussi con que ça.
Ce concert est stupéfiant à plus d’un titre. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il a subi un si long exil ?
Rien que l’ambiance est explosive. Les Stones tiennent une patate redoutable pour une performance devenue mythologique. Or ce soir les micros étaient branchés sur l’Olympe, antre de la dépravation faite rock’n’roll.
On sent la moiteur lourde et insalubre de l’atmosphère, on ressent la promiscuité avec les acteurs jusqu’à la moindre goutte de sueur, l’accordage est quelque fois limite, le chaos menace à chaque instant aussi aussi on espère que le niveau d’électricité qui sature l’air est bien relié à la terre.
La décharge d’adrénaline est tellurique mais au dessus de tout ce capharnaüm survole un ange guitariste pas encore déchu, un type carrément statique, lequel quand il joue, tutoie sa Déesse avec une fluidité à faire se pâmer les sirènes. Mick Taylor irradie de quoi faire chauffer les fourneaux des enfers à plein régime. Et il est très beau. L’égal d’un Dieu.
Afin de contenir pareil phénomène, le tandem Jagger/Richards se doit d’être soudé comme jamais, tâche dont il s’acquitte vraiment pour la dernière fois.
Il forme un noyau dur compact qui entraîne une section rythmique en osmose, les musiciens additionnels sont investis: les Stones ? Le plus grand groupe de rock du monde, en vrai.
Refaire la revue en détail, semble superfétatoire après la chronique délivrée par le camarade A.T.N-je maintiens pour ma part que cette version de « Midnight Rambler » possédée par un esprit tordu est la plus remarquable-, l’exposé n’en reste pas moins exact.
Mais pour la route, j’enverrai volontiers « Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker) ». Pourquoi celle-là ?
Son groove funk/soul, ses cuivres au cordeau, ses chœurs haut perchés, l’orgue qui rebondit et une guitare qui délivre des chorus qui déchirent le voile bien plus efficacement qu’une cruche débordant d’ambroisie, voilà pourquoi.
Sinon on pourrait ajouter que la bordélique « All Down The Line » est la pierre avec laquelle les« toxic tweens », neveux américains, ont fait le plus souvent joujou . De même que « Rip This Joint » te dit tout de ce que sera le punk/rock ou que finir par « Street Fighting Man » n’est pas fait pour que les gamins qui vont sortir de là disent bonjour à la dame qu’ils croiseront dans la rue. Ni qu’ils baissent les yeux face aux forces de l’ordre qu’on a automatiquement dépêché sur place vu que la caravane des Stones apporte toujours et avec une belle régularité son lot d’incidents habituels.
Les Pierres en bacchanales sont à leur apogée, ce que confirment tous les enregistrements disponibles de la tournée 73, le volcanique «A Brussels Affair » n’étant en réalité que la partie émergée du mont Olympe.