"I believe in Rock'n'roll", nous hurle ce bon vieux Lemmy sur "Do You Believe", un des (nombreux) brûlots qui constituent l'essence du nouvel album du power-trio le plus enfumé de l'histoire du hard rock. Car voilà ce dont il est question, de rock'n'roll, et de rien d'autre. A ceux qui mettent le bonhomme sur un piédestal, lui conférant un statut d'icône qu'il n'a fort heureusement pas, s’émouvant de manière hypocrite de ses déboires de santé, Lemmy leur répond donc avec un Aftershock terre à terre, qui perpétue la tradition hard'rock'roll entamée il y a bientôt 40 ans.

Quoi qu'on en dise, ce nouvel album n'est malgré tout qu'un album "de plus" dans la discographie des Britanniques. Oui, le groupe parvient à renouer avec la vitalité d'antan, à instiller quelques influences blues bien senties. Oui, le travail du guitariste Phil Campbell est remarquable. Reste que l'on se trouve face à un album cradingue et concis (malgré le nombre important de morceaux) qui prévaut grâce à quelques titres qui dépotent réellement ("Going to Mexico" et "Silence when you speak to me", étonnamment placés en milieu d'album) et parviennent à nous faire oublier que Lemmy nous offre avant tout une bonne grosse redite de ses travaux passés.

Bien sûr, on ne demande rien d'autre à MOTÖRHEAD que de faire parler la poudre, ce que le groupe parvient à faire sur la majeure partie de l'album. Mais là ou le combo avait réussi par le passé à varier son propos (Inferno), Aftershock tire ses cartouches dès les premières écoutes, et ne parvient pas à tenir la distance bien longtemps. Fort heureusement, le prochain album ne va pas tarder à venir !