Dans l'histoire de GENESIS, il y a de nombreux rejetons mais deux sont plus officiellement considérés comme tels : le premier et le dernier. Calling All Stations est pourtant un nouveau chef-d'oeuvre qu'il serait dommage de laisser à la trappe simplement parce qu'on l'a écouté une fois comme on "fait sa BA" (dit avec l'intonation "bon débarras" derrière), et parce qu'il ne sonne pas comme les autres.
Le changement de voix est radical c'est vrai. J'ai dit de voix, pas de voie. La voie c'est le pop-rock progressif comme GENESIS l'a toujours bien fait. La voix, pour l'époque c'était devenu Ray WILSON, remplaçant officiel de... Peter GABRIEL (l'humour du groupe voulant que Phil COLLINS ne l'ait jamais vraiment été). Un jeune homme à la voix peut-être pas impressionnante, mais très expressive et en tout cas toujours juste. Un peu de sang neuf, ça ne faisait pas de mal au groupe qui s'est aussi adjoint les services de deux batteurs dont l'israélien Nir "Z" ZIDKYAHU et pour deux ou trois titres un fan de GENESIS, Nick D'VIRGILIO, batteur-chanteur de SPOCK'S BEARD. Le neuf concerne aussi les sons utilisés : côté claviers notamment (le solo de "There Must Be Some Other Way" rappelant toutefois celui de "Fading Lights") avec de magnifiques nappes, ou pour la guitare, rien que pour le gros son utilisé sur la chanson-titre.
Les titres sont plutôt longs et mettront sûrement du temps avant de séduire totalement. On retrouve des tentatives de hits réussies ("If That's What You Need", "Shipwrecked", "Congo", "Not About Us"), des longues pièces qui ne le sont (vraiment) pas moins ("One Man's Fool", "Alien Afternoon", "There Must Be Some Other Way", "The Dividing Line" et son solo de batterie), ainsi qu'un retour exquis vers le classicisme de Wind & Wuthering ("Uncertain Weather")...
Que de bonnes choses pour un album qui souffre beaucoup d'être méconnu ! Encore une fois, il ne faut pas oublier qu'il est étiquetté GENESIS. Pour un autre groupe, on aurait crié au génie...

Note réelle : 4,5