Je ne nie pas que Metal Machine Music a exercé et exerce encore une influence importante au sein de la musique moderne. Son impact est indéniable, je ne reviendrai pas dessus. Mais à l'inverse, je refuse catégoriquement de considérer cet album comme un chef-d'oeuvre. Car il n'en est pas un.

Lorsque j'écoute un disque, ce qui s'introduit en premier dans mon oreille, c'est de la musique. La musique pure, au sens stricte de ce qu'elle me procure. Peu m'importe qu'elle soit l'origine d'un nouveau style, qu'elle soit révolutionnaire ou autre chose, ce n'est pas ça qui foncièrement va jouer dans mon appréciation finale et me faire dire qu'elle me plaît ou non. Ce que j'entends tout d'abord sur Metal Machine Music, c'est un amas d'effets Larsen en continu, rapidement bidouillé sans véritables idées sous-jacentes, ce n'est pas le soi-disant premier exemple de noise rock.

Avez-vous ressenti quelque chose de particulier en écoutant Metal Machine Music ? Je n'ai ressenti que de l'ennui. Le dégoût n'est pas un problème, ce n'est qu'un simple élément du panel de sensations que chaque musique nous réserve. Une heure de feedback n'a rien de transcendant, ne me procure rien. Je m'ennuie profondément.

Rappelons-nous que Metal Machine Music est une provocation. Une provocation ! "L'art est fondamentalement provocateur s'il veut être novateur". Certes, mais est-ce que cela nous oblige à crier au génie pour cet album ? Non. Sortir un tel disque, c'est avoir un sacré culot, mais en aucun faire preuve de génie musical.

Enfin, s'il est vrai que Metal Machine Music est unique dans l'Histoire de la musique, il n'est en aucun cas le premier exemple de noise rock et évidemment encore moins de musique bruitiste. Chacun à leur manière, des contemporains de Lou Reed l'avaient déjà expérimenté quelques années auparavant, avec à mon avis beaucoup plus de réussite. Citons pêle-mêle Faust (la pièce "Krautrock" en 1973 par exemple), Neu! (l'album Neu! 2 en 1973), Blue Cheer (l'album Vincebus Eruptum en 1968), Can (Tago Mago en 1971), les Silver Apples (Contact en 1969), Red Krayola (Parable of Arable Land en 1967) et, afin de rester aussi extrême que Metal Machine Music, les premières oeuvres du Nihilism Spasm Band.

Lou Reed n'a fait qu'ouvrir son petit chemin au sein de la noise music. Et cela n'empêche pas que ce disque demeure d'un ennui absolu.