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The ROLLING STONES - Let It Bleed (1969)
Par MARCO STIVELL le 16 Août 2022          Consultée 733 fois

Ce pourrait être un deuxième Beggars Banquet, esprit américain blues et folk exploité à fond dès le départ ou presque, avec "Love in Vain" emprunté à Robert JOHNSON, "Let It Bleed" et le piano trop rare du vieil ami de la bande Ian 'Stu' Stewart, ou encore "Country Honk", autrement dit la version la plus rurale du single inédit "Honky Tonk Women". Mais non ! Signant la fin des années 60 pour les bad boys, à la croisée des chemins avec passation plus que forcée entre Brian Jones (même plus guitariste pour un sou) et Mick Taylor mais encore timide, Let It Bleed possède son identité bien à lui, et pas la moindre. Peut-être même au contraire la meilleure, au milieu de tous les aspects les plus classiques que l'on prête aux ROLLING STONES !

Il y a l'esprit organique de l'album précédent, d'une limpidité sans faille au vu de la cohésion du groupe. Il y a la kyrielle d'invités, grande première, notamment Bobby Keys, meilleur ami de Keith Richards, né le même jour de la même année que lui (ça ne s'invente pas !). Le sax éructant de "Live With Me", celui qui se fond dans le groupe et ne veut jamais s'arrêter, semble être de passage mais l'album suivant, cette fois, prouvera le contraire ! "You Can't Always Get What You Want" et les choeurs religieux arrangés par Jack Nitzsche, collaborateur de longue date, lui, en revanche, sont autrement remarquables, en sus du reste de la chanson.

Et que dire de "Midnight Rambler", morceau moitié écrit, moitié improvisé, "Going Home" en plus condensé ? Grandiose ! Tout comme l'inévitable "Gimme Shelter" en proue, classique de chez classique, un des meilleurs riffs de Keef (vive les accords suspendus puis résolus, hargne en prime !), et puis Merry CLAYTON venue brailler plus haut que Mick. Magie de la répétition, avec une production plus qu'à la hauteur ! J'adore particulièrement le tandem formé par "Monkey Man" (y compris pour le vibraphone rudimentaire de Bill) et "You Got the Silver", perle cachée de l'album avec le piano de Nicky Hopkins et l'orgue de Jack Nitzsche. Album euphorisant dont on se délecte, comme d'une bonne pâtisserie.

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   MARCO STIVELL

 
   (2 chroniques)



- Keith Richards (guitares, basse, chant)
- Mick Jagger (chant, harmonica)
- Brian Jones ( autoharp, percussions)
- Bill Wyman (bass, autoharp, vibraphone)
- Charlie Watts (batterie)
- Mick Taylor (guitare, slide)
- Invités:
- Nicky Hopkins (piano, orgue)
- Ry Cooder (mandoline)
- Leon Russell (piano)
- Ian Stewart (piano)
- Al Kooper (piano, orgue, cor anglais)
- Byron Berline (violon)
- Mary Clayton (chant)
- Jimmy Miller (percussions, tambourin)
- Bobby Keys (saxophone tenor)
- London Bach Choir (chœurs)


1. Gimme Shelter
2. Love In Vain
3. Country Honk
4. Live With Me
5. Let It Bleed
6. Midnight Rambler
7. You Got The Silver
8. Monkey Man
9. You Can’t Always Get What You Want



             



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