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EMBRYO - Ni Hau (1996)
Par WALTERSMOKE le 28 Janvier 2018          Consultée 1109 fois

Un beau jour, enfermé dans sa piaule, Christian Burchard, pensif, regardait une carte du monde. Et il se disait : Ouaip, EMBRYO a vraiment fait le tour du monde. Europe, Afrique, Asie... Me manquent peut-être l'Amérique et l'Océanie en fait. Mais bon, rien que l'Asie. Haaaa, le proche et moyen-Orient, l'Inde, la Chine... ah, attends. Non. Non, bordel, j'ai oublié la Chine ! Honte à moi ! Et c'est ainsi qu'est né Ni Hau en 1996. Ça, ou bien s'est-il juste dit que ce serait cool d'aller voir de ce côté du globe.

Ni Hau constitue donc une nouvelle étape dans la carrière d'EMBRYO. Cette fois, le groupe 'allemand' (bien que la nationalité ne veuille plus rien dire dans son cas) intègre des sonorités venues de Chine, par l'entremise du nouveau venu, Xizhi Nie. Ce musicien, qui n'a jamais vraiment quitté EMBRYO depuis, apporte moult instruments à cordes, à vents ou percussifs, qui s'intègrent aux ouds, nagaswarams et autres basses. Un vrai métissage toujours plus riche au fil des ans, et toujours plus prompt à une musique formidable.

Cela dit, Ni Hau, ça reste un album de l'EMBRYO des années 90. Soit un album qui hérite des défauts des opus précédents : rythme général parfois trop lent, longueur injustifiée (du moins pour un album studio), ce genre de choses. De manière moins négative, Ni Hau reste un album de jazz world aux influences diverses, mais un album de jazz quand même. Et pour être franc, même si ça se tient dans un mouchoir de poche a priori, Ni Hau surpasse son prédécesseur, Ibn Battuta (1994). L'intégration des instruments chinois se fait dans une optique de 'fusion tranquille' qui offre plus d'une fois des tournures vraiment prenantes, comme sur "Schen - Sikahblues In Shan Dong" ou "Deep in the Night (Tiefe Nacht)", par exemple. Mais pas de panique pour ceux qui préfèrent les sonorités arabisantes, elles restent toujours dominantes, avec les percussions plus indiennes.

En fait, c'est vraiment ça qui est beau chez EMBRYO, cette propension à mélanger tout et n'importe quoi, mais sans aller trop loin dans un sens ou l'autre. Le résultat n'est pas garanti à tous les coups, même sur Ni Hau, mais il y a de quoi saluer la démarche. Ensuite, si comparer les albums n'a plus rien de pertinent depuis La Blama Sparozzi (1982), pour être franc, il faut admettre que Ni Hau est l'album qu'on écoute avec le plus de plaisir depuis... bah, depuis Africa (1987), tout bonnement. Turn Peace étant trop épars et ennuyeux et Ibn Battuta ne corrigeant le tir qu'en partie – grosse la partie, certes. Serait-ce dû à l'effet nouveautés alors que le groupe semblait se complaire de plus en plus dans la même veine sans évoluer réellement ? Possible. Ce qui n'empêche pas de trouver un morceau comme "7x7" pas fantasque du tout.

Ni Hau, c'est donc loin d'être une déception de la part d'EMBRYO, c'est également une preuve que le groupe sait rester vivant et frais tout en traçant sa marginale route. Route qui va l'amener à raréfier sa production studio, au profit d'une pléiade de live tous plus intéressants les uns que les autres, et ce assez rapidement.

Note réelle : 3,5/5

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- Christian Burchard (percussions)
- Paramashivam Pilai (chant, tavil)
- Chuck Henderson (saxophone)
- Chris Lachotta (basse)
- Geoff Goodman (violoncelle, guitare)
- Xizhi Nie (ehru, muyü, sheng, gaohu)
- Yulyus Golombeck (oud)
- Albert Kuvezin (chant)
- Lothar Stahl (percussions)
- Jens Pollbeide (flûte, basse)
- Roman Bunka (sitar, oud)
- Sascha Alexandrov (basson)
- Jamal Mohmand (harmonium, chant)
- Yusuf Eshaq (tabla)
- Paramashivam Pilai (tavil)
- Chris Karrer (oud)
- Mostafa Raafat (nai)
- Hermann Breuer (trombone)
- Peter Michael Hamel (claviers)


1. After Small Coming Good Coming
2. North Of The Chinese Wall
3. Haikus
4. Deep In The Night (tiefe Nacht)
5. Raft (8:35)
6. Onyeni Melek / Shengjazz
7. Sehen/sikahbines In Shan Dong
8. Dhurga
9. Hungry Horse (hungriges Pferd)
10. 7 X 7
11. 11/5
12. Sai Che



             



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