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KMFDM - Tohuvabohu (2007)
Par ERWIN le 20 Novembre 2022          Consultée 612 fois

C’est un petit drame qui secoue le petit monde de KMFDM à la sortie de ce quinzième opus. La couverture est toujours de Brute ! Comme il se doit, on en apprécie l’aspect érotico-manga, mais figurez-vous que Sascha Konietzko en a expurgé l’arrière-plan de son propre chef, sans en aviser l’artiste. La pochette originale était rouge, avec des grues et des immeubles en arrière-plan. J’avoue préférer celle-là ! L'équipe a enregistré à Seattle comme dab', mais vous allez voir que nos sidérurgiste sont allés pêcher des influences un peu partout pour cet album, ce qui signifie 'le chaos avant la création du monde' en Hébreu.

"Looking For Strange" est à mon sens un des titres les plus aboutis de la carrière de KMFDM. On y retrouve tous les ingrédients qui font du groupe allemand un des plus grands de l’industriel. Cette base synthétisée avec des sequencers qui imposent l‘urgence, Lucia qui susurre plus qu’elle ne chante jusqu’au refrain libérateur qui se marque au fer rouge dans le cortex. Je vous défie de ne pas avoir envie de chanter avec elle très rapidement. Les guitares ajoutent la force métallique, en parfaite adéquation avec des synthés typés synth-pop d’extraction eighties. La sidérurgie teutonne à son meilleur ! "Tohuvabohu" est dans la parfaite continuité de cette analyse. Le titre éponyme est une chevauchée sauvage menée par les diverses incarnations vocales masculines du groupe. Une vraie merveille de puissance incarnée, avec des citations opérées par Sascha Konitezko du genre "Alea Jacta Est". Précisons que le terme hébraïque signifiant 'Chaos' ou 'confusion' impose une ambiance bien guerrière, supra martiale, à écouter en boucle pour bien se déglinguer les neurones.

"I Am What I Am" est une parfaite figure de style si on souhaite dessiner une image lancinante et reptative. Lucia s’en sort magnifiquement en plaçant un chant angoissé qui colle superbement aux rythmique d’acier jaillissant des grattes d’Hodgson et de White. Lucia reprend le pouvoir de belle manière sur "Headcase" qu’elle domine de la tête et des épaules, ce qui n’est pas une sinécure, vu la teneur des propos. C’est une nouvelle course contre la montre à laquelle on assiste. Les sequencers tremblent et explosent, créant un champ psychiatrique où le KaptainK n’a plus qu’à poser sa voix tel un Deus Ex-Machina.

Cet album symbolise magnifiquement le statut de Lucia Cifarelli au sein de l’entité industrielle, elle chante la new-wave martiale et bodybuildée de "Not In My Name". Tiens, un nouveau titre français : Lucia est à la baguette sur la lente "Fait Accompli", titre angoissant au refrain lunaire, à la rythmique marteau pilon, mais au chant alternatif. Cette capacité du groupe à toujours brouiller les pistes. Elle continue les circonvolutions angoissées sur "Bumaye" qui oscille entre martial et psychiatrique, avec des choeurs magnifiques et agressifs. On se souvient que lors du combat du siècle, les Congolais encourageaient Mohamed Ali en hurlant "Ali Bumaye", ce qui signifie tout de même "Ali, tue-le" en Lingala. La justesse des thèmes subversifs chers à Konietzko reste gravée dans le marbre, pas de doute.

On repart sur l’allemand chanté avec "Saft Und Kraft", mais cette fois, les influences retournent vers un hardcore speedé qui doit plus aux MISFITS qu’à EINSTURZENDE NEUBAUTEN. Ca reste de la belle ouvrage, avec un son pas si éloigné que ça de BIOHAZARD, étonnant non ? Décidemment, quelques années plus tôt, RAMMSTEIN a étonnné les foules avec son "Te Quiero Puta" et voilà que les confrères de KMFDM se mettent aussi à la langue de Cervantès sur ce "Los Ninos Del Parque". Allez comprendre ! Mais il est vrai que l’espagnol rend toujours drôlement bien sur de l’industriel. Allez, je vends la mèche : il s’agit d’une reprise des compatriotes de LIAISONS DANGEREUSES, super bien foutue. Une machine à vapeur débute "Spit or Swallow", suivie par des sequencers à la FRONT 242, puis des grattes à la MACHINE HEAD, un chant revendicatif quasi punk de Sascha. Et quand le rythme s’emballe, pas de doute c’est du KMFDM avec un refrain qui rappelle certains instants de JUDAS PRIEST… Nous voilà bien !

Cet album glorieux ne dispense aucun temps mort. Sa diversité et Sa puissance n’ont d’égales que son originalité. Probablement l’oeuvre de KMFDM la plus aboutie à mon sens. Si Angstet Nihil font office de classique dans la discographie du groupe industriel, il me semble que Tohuvabohu déploie une puissance et un équilibre jusqu’alors inégalés. Bien sûr, la note réelle est de 4,5, mais les deux titres "Tohuvabohu" et surtout "Looking For Strange" sont emblématiques de l’art des Allemands et de Sacha Konietzko en particulier. Un 5 car il est meilleur que les autres 4.

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   ERWIN

 
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- Lucia Cifarelli (chant)
- Sascha Konietzko (chant-basse-claviers)
- Jules Hodgson (guitare-basse)
- Andy Selway (batterie)
- Steve White (guitare)


1. Superpower
2. Looking For Strange
3. Tohuvabohu
4. I Am What I Am
5. Saft Und Kraft
6. Headcase
7. Los Ninos Del Parque
8. Not In My Name
9. Spit Or Swallow
10. Fait Accompli
11. Burnaye



             



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