Live At Montreux 2002 est le quatrième album live d’UB40, sorti cinq années après son enregistrement.
L’album débute par la voix peu assurée d'Ali CAMPBELL dont on apprend quelques mois plus tard qu’il quitte le groupe après presque trente années de présence.
Quoi qu’il en soit, le chant est un peu poussif et il en va de même de l’interprétation des musiciens. Seule la basse, mixée très en avant, de l’inamovible Earl FALCONER est réellement à la fête. Une fois de plus, c’est lui qui surnage de ces interprétations livrées sans beaucoup de passion ni de volonté de surprendre.

Le groupe ronronne gentiment en alignant les tubes avec une absence d’émotion et de relief assez surprenante. Il suffit d’écouter la version d’"Homely Girl" proposée ici pour s’en convaincre. Les raisons de se réjouir son assez rares. Au détour d’un "Reggae Music" aux accents plus 'Roots', on sent le plaisir revenir. Mais cela est si rare que l’on est même surpris de voir que le groupe sait encore se montrer vivant et enjoué.

Certes, tout n’est pas à jeter : l'absence de dynamisme ne pèse pas trop sur les morceaux les plus calmes de son répertoire. De ce fait, "Don’t Break My Heart", "Cover Up" et la première partie de "Love It When You Smile" se révèlent assez plaisants. De même, on sent un regain de passion, et un peu de mise en scène, lors de l’interprétation de "Rat In My Kitchen" durant lequel le groupe fait participer le public. "Rudie" est également un des moments où la magie opère encore un peu,le chant d’Ali CAMPBELL y étant bien plus présent et assuré.

Mais pour le reste, même des titres imparables comme "One In Ten" paraissent bien fades et dénués d’intérêt dans ces versions insipides. Et cela est assez incompréhensible en considérant que le groupe savait qu’il était enregistré et filmé ce soir là.

En effet, ce disque vient en supplément d'un film réalisé par Romain Guelat, qui couvre ce concert.
Dans la version vidéo, cinq morceaux supplémentaires sont proposés : "Come Back Darling", "Since I Met You Lady", "Maybe Tomorrow - Anything Mi Chat", "Johnny Too Bad" et "Wear You To The Ball".
Donc, si on songe que c’est là le maximum qu’UB40 était capable de délivrer à cette époque, c’est assez désolant.

La version vidéo ne fait que confirmer ce constat : le groupe s’y montre majoritairement statique et apathique. Décider de se laisser filmer dans ces conditions équivaut à se tirer une balle dans le pied.
Pathétique au regard du répertoire du groupe !