Après deux albums originaux décevants (UB40 en 1998 et Promises And Lies en 1993), UB40 nous revient avec du matériel un peu plus consistant.
Pourtant, les racines du groupe, à savoir un Reggae conscient politiquement et engagé socialement, sont de plus en plus lointaines. Il ne reste en effet plus grand-chose du Reggae engagé et percutant qui faisait son charme à ses débuts. UB40 se complait désormais dans un mélange de Rock et de Reggae mainstream qui ne possède plus énormément de saveur, et pèche par défaut de saveur. Le titre de cet album, Guns In The Gettho, est d’ailleurs assez trompeur, tant il évoque une certaine dangerosité, un côté subversif qui ne transparait dans aucun des dix morceaux de l’album.
Au lieu de cela, on trouve une Pop policée et agréable qui ronronne gentiment et susceptible de plaire à un large auditoire, pas forcément très pointu en Reggae.
Dit comme cela, on pourrait penser que nous avons là un album insipide et sans relief. Mais ce serait très fortement exagéré, et force est de constater que Guns In The Gettho s’écoute agréablement. Peut-être plus comme un album d’ambiance que comme un disque que l’on dissèque et dont on scrute les moindres intonations. Mais une fois ce fait accepté, on se doit de considérer que UB40 fait parler l’expérience et sait se doter d’un son très plaisant.

A défaut de pondre des morceaux imparables, il nous sert des mélodies doucereuses et apaisantes : "Always There", "Hurry Come Up", "Tell Me Is It True", "Guns in the Ghetto"…
En quelque sorte, UB40 est devenu le Frank MICHAEL du Reggae.
Alors soit, parfois, cela dérape et le groupe loupe son objectif. C’est ainsi le cas de "I’ve Been Missing You", un titre qui sonne trop électronique, trop mécanique. La batterie semble être bloquée en mode automatique, et même la basse semble déshumanisée. Un comble lorsqu’on songe que Earl Falconer a jusqu’alors été un des éléments assurant la stabilité et la cohérence du groupe.

Pas renversant donc, mais pas déplaisant non plus.