Loin de capitaliser sur la sortie du très correct TwentyFourSeven, UB40, pénalisé par le départ de deux de ses membres originaux, dont son leader Ali Campbell, sort coup sur coup un album live The Lost Tapes : Live At The Venue 1980 et un Best-of 2009 : Best of Labour of Love. Le tout étant suivi de ce Labour Of Love IV constitué, comme ses trois prédécesseurs, de reprises de morceaux plus ou moins connus, à la sauce Reggae.
Et quelle nouvelle déception !

Nous avons là une floppée de titres interprétés sans passion apparente et sans prise de risque. Dans la plupart des cas, quel que soit l’original, on a le sentiment qu’une fois passés à la moulinette UB40, ces titres ressortent tous identiques et interchangeables. C’est-à-dire plats, sans saveur et sans relief. Et rares sont les fois où on parvient à s’enthousiasmer un peu.
C’est presque le cas avec "Easy Snappin'" de Théo BECKFORD qui se voit un peu dynamisé par rapport à la version de ce dernier, avec un résultat effectivement assez énergique et entrainant. Mais on ne trouve pas beaucoup d’autres exemples de ce genre. A la limite, "Bring It On Home to Me", de Sam COOKE est présenté ici dans une version assez agréable. Mais nous sommes encore bien loin de l’extase. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter ce qu’a fait Rod STEWART de ce titre pour constater que le gang de Birmingham n’arrive plus à insuffler la moindre énergie à ses interprétations.
Ils sauvent encore un peu les meubles lorsqu’ils donnent dans des ambiances plus nonchalantes et mélancoliques, comme cela peut être le cas de "Man Next Door" des PARAGONS, groupe à qui ils ont déjà rendu hommage dans un précédent volume des Labour Of Love. Dans ce titre, le côté un peu hypnotique et lancinant est très bien restitué et fait son effet.
Mais à côté de cela, il y a beaucoup trop de titres insipides et passe-partout, à l’image de "True, True, True", "Boom Shacka Lacka" ou "You're Gonna Need Me". Ce n’est pas foncièrement désagréable, mais cela n’apporte pas beaucoup d’émotions positives. Les titres s’enchainent sans que l’on s’en aperçoive réellement.
Une fois de plus, UB40 est retombé dans ses travers en proposant une musique aseptisée et sans identité. Difficile de croire qu’il s’agit du même groupe qui, à ses débuts, était engagé et virulent. Nous ne sommes vraiment pas loin du pathétique !