Après le très mauvais album Live At Montreux 2002 qui faisait lui-même suite à des albums studio à l’intérêt plus que discutable, il était temps pour UB40 d’essayer de redorer son blason.
Pourtant, les choses s’annoncent bien mal à l’aube de cette année 2008. En effet, la presse vient d’annoncer que l’un des leaders historiques, Ali Campbell, quittait le groupe après trente ans de présence. Durant les mois qui précèdent la sortie de l’album, la presse se fait l’échos d’informations divergentes sur les raisons de ce départ : décision de se consacrer à d’autres projets, conflits concernant la gestion et les finances du groupe. La suite donnera raison à cette dernière version. Mickey Virtue, claviers depuis les débuts du groupe, lui emboîte le pas.
En parallèle, la presse indique que le chanteur de Reggae britannique, MAXI PRIEST, serait le nouveau chanteur d’UB40, celui-ci ayant accompagné UB40 sur leur tournée de 2007. C’est finalement Duncan Campbell qui rejoint le groupe en remplacement de son frère Ali, la collaboration avec MAXI PRIEST se limitant à sa participation sur deux titres : "Dance Until The Morning Light" et la reprise de Bob MARLEY "I Shot the Sheriff".

Malgré tout ce chambardement, il faut reconnaître que, pour un album de transition, ce TwentyFourSeven tient plutôt bien la route et qu’il comporte des titres assez réjouissants. Cela est peut-être dû à sa diversité. En effet, participent au chant les trois frères Campbell (Ali, Duncan et Robin), MAXI PRIEST, Astro et Earl Falconer.
Ainsi, il y a peu de points communs entre un "Instant Radical Change of Perception", qui présente un UB40 assez traditionnel et paisible, et "Dance Until The Morning Light" qui propose une facette plus moderne et plus Dance. Cela change du caractère un peu soporifique de leurs précédentes productions, sachant que le groupe sait se montrer convaincant dans ces deux registres.
Ainsi, "Rainbow Nation", qui possède une ambiance légèrement mélancolique du meilleur effet, est porté par la voix douce mais ensorcelante d’Ali Campbell. Alors que "Oh America", sur lequel interviennent ONE LOVE et Rasta Don du groupe ARRESTED DEVELOPMENT, est plus incisif et plus percutant. Dans les deux cas avec une efficacité qui fait plaisir à voir.
Il est à noter que "Rainbow Nation" reprend un des thèmes chers à UB40, le cas de Gary Tyler qui avait déjà fait l’objet d’une chanson sur leur premier album : "Tyler". On retrouve d’ailleurs des parties de Saxophone de ce dernier morceau dans "Rainbow Nation".
Parmi les autres bons moments de cet album, citons le doucereux "Once Around" et "Lost and Found". Ou encore "I’ll Be Back", une reprise des BEATTLES (album A Hard Day’s Night) qui, bien qu’elle ne reprenne pas le côté mélancolique de l’original, est assez plaisante.
Bien sûr, de nombreux titres sont un peu 'passe partout', mais cela est surtout dû au nombre de titres que comprend TwentyFourSeven. Même si ce nombre varie selon le format, UB40 nous propose tout de même dix-sept morceaux. Il n’est donc pas surprenant qu’il y ait un peu de dispensable ("The Road"). Mais, globalement, le résultat est bien meilleur que ce à quoi je m’attendais. Pourvu que cela dure !
Bien qu'un peu sirupeuse, "I'll Be There", la seule chanson avec Duncan Campbell, sensée préfigurer l'avenir du groupe, est très correcte. Alors, tous les espoirs sont permis.

3.5/5