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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  SINGLE

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- Membre : Alan Simon , Stevie Nicks , John Mcvie , Lindsey Buckingham
- Style + Membre : Peter Green , Peter Green Splinter Group , Mick Fleetwood , Christine Mcvie

FLEETWOOD MAC - Oh Well (1969)
Par MARCO STIVELL le 3 Juin 2014          Consultée 3048 fois

Then Play On est publié en septembre 1969, accompagné du single « The Rattlesnake Shake » pour la promotion aux USA. Mais il convient de ne pas bouder l'Angleterre, où les choses bougent de manière fulgurante : un dirigeable furieux atterrit en début d'année et un certain Roi Cramoisi débarque à l'automne... Le même jour que l'album nait «Oh Well», en même temps face A et face B de son propre single car divisé en deux parties. Il sera plus tard ajouté à la réédition américaine de Then Play On.

Composé par Peter Green et enregistré durant l'été, cette chanson est à la fois représentative du virage pris par FLEETWOOD MAC en cette fin d'années 60, depuis l'arrivée de Danny Kirwan, et d'un autre côté, il s'agit d'un exercice complètement unique dans l'histoire du groupe. Mises bout à bout, les faces du single dépassent les neuf minutes et constituent le titre le plus long de FLEETWOOD MAC. Bien qu'enregistré sur un multipistes, «Oh Well» n'est pas en vraie stéréo et la bande originale reste indisponible, ce qui explique pourquoi il n'a pas même été remixé jusque-là.

La première partie du single nous rappelle à quel point FLEETWOOD MAC fut à ce moment l'un des plus beaux espoirs de la musique blues-rock, tout en incorporant ici des éléments heavy, style en plein développement pour l'époque. Ces deux minutes vingt de folie furieuse, véritable récréation de guitares hurlantes et de rythmique boogie massive, seront même considérées comme fondement du genre, aux côtés des noms de Led Zeppelin et Deep Purple. Fleetwood, Green, Kirwan et McVie envoient la sauce, n'hésitent pas à dynamiser leur propos en intercalant quelques parties vocales de Green a-cappella ou des roulements de Fleetwood qui fait rimer cloche et triples croches. Pour sûr, ça décoiffe.

La deuxième partie n'a... absolument rien à voir ! Proposée en extrait (une minute) comme fade-out pour la partie rock sur la première face du single, elle développe ensuite sur plus de cinq minutes son univers dans lequel Peter Green oeuvre en homme-orchestre. Omniprésent à la guitare classique, son toucher en retenue conduit un morceau instrumental lent, très contemplatif et non-moins émouvant, où résonnent une guitare électrique elle aussi plutôt modeste, une basse mélodique, un violoncelle, des percussions (timbales et cymbales), des flûtes à bec ainsi qu'un piano.

Tous ces instruments sont joués par Green excepté les deux derniers, le piano en particulier qui reste la seule participation de Jeremy Spencer pour FLEETWOOD MAC publiée en cette année 1969. Il y a là aussi des ruptures, des silences même ; un parfum aérien se dégage mais d'une manière différente que pour «Albatross» ou «Closing My Eyes». Une atmosphère majestueuse et nostalgique s'installe, entre musique romantique espagnole ou sud-américaine et grands élans symphoniques impressionnistes et «artisanaux», car joués à trois musiciens grand maximum. À défaut d'être progressive, l'ambiance globale est cinématographique. Un peu comme si le groupe heavy exubérant de la première face avait subitement croisé la route d'Ennio Morricone...

On pourrait certes se demander dès la première écoute où Green veut nous mener à travers un tel morceau, si l'on parle pour l'unification des deux parties ; le texte court de la partie rock -qui sera la seule jouée en concert et par tous les guitaristes de l'histoire du groupe- suggère abstraitement un trip au LSD... Mais après tout, quelle importance ? Nous sommes à une époque où tout est permis, et la rupture des tons de «Oh Well» en fait son caractère unique, en sus d'éléments de composition et d'efforts d'arrangement pour le moins remarquables. Dès lors et même sans Peter Green, FLEETWOOD MAC ne cachera plus jamais un penchant certain pour l'expérimentation, au milieu d'autres morceaux plus directs. Quant à «Oh Well», s'il n'est pas la dernière création de Peter Green avant son départ du groupe pour une existence chaotique, il reste assurément l'un des plus beaux témoignages de son génie.

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   MARCO STIVELL

 
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- Peter Green (chant, guitares, dobro, basse, violoncelle, percus)
- Danny Kirwan (guitare électrique)
- John Mcvie (basse)
- Mick Fleetwood (batterie, percussions)
- Jeremy Spencer (piano)
- Sandra Elsdon (flûtes à bec)


1. Oh Well (part 1)
2. Oh Well (part 2)



             



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