Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK  |  STUDIO

Commentaires (6)
Questions / Réponses (1 / 1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : Alan Simon , Stevie Nicks , John Mcvie , Lindsey Buckingham
- Style + Membre : Peter Green , Peter Green Splinter Group , Mick Fleetwood , Christine Mcvie

FLEETWOOD MAC - Rumours (1977)
Par MARCO STIVELL le 6 Septembre 2014          Consultée 11427 fois

Un album blanc salvateur, un succès incroyable, un groupe soudé, une jeune chanteuse adulée... Tout devrait aller pour le mieux au royaume de Mick Fleetwood. Eh bien non... La retombée d'années difficiles conjointe à l'effet d'une renommée soudaine entraîne une rupture définitive dans le mariage de la princesse Stephanie Nicks et du duc Lindsey Buckingham, fragile auparavant. Mais figurez-vous que dans l'aile ouest, les McVie n'en mènent pas large non plus, entre un baron John alcoolique et Christine qui bat de l'aile. Le bon roi Fleetwood lui-même divorce de sa femme Jenny Boyd. « On peut dire que c'est la saison », ajouterait Stéphane Bern tout sourire...

Plus précisément, cela correspond à une époque. La fin des années 70 marque l'enterrement des Trente glorieuses, et de nombreux couples baby-boomers découvrent le divorce. C'est la raison première qui entraîne Rumours au sommet des charts, et le garde parmi les dix albums les plus vendus de tous les temps. Des millions de femmes et d'hommes s'émeuvent et se déhanchent sur ce disque de ruptures, ces chansons qui leur parlent sur un ton authentique, puisque c'est du 100 % vécu. Qui ne les a pas entendues, fredonnées ? À part peut-être un gars qui porte un catogan et qui vit dans un bayou en Louisiane ou en Camargue... Vous aurez bien sûr reconnu le signalement des die-hard fans de Peter Green et des débuts de FLEETWOOD MAC, que je taquine exprès.

Divorce ? Déhanché ? Vous avez tout compris ! Rumours est un disque qui, sous des apparences musicales légères, cache un trop-plein de souffrances que les paroles retransmettent. Pendant l'enregistrement aux (mythiques...) Record Plant Studios de Sausalito, chacun vit dans un bungalow sur décision de Fleetwood. L'ambiance est électrique en répétition, surtout entre Stevie et Lindsey. Il faut toute la science diplomatique de papa Mick pour que les égos soient laissés de côté au profit de la musique, ce qui réussira encore pendant dix ans. Mais tout ramène à ce coup d'éclat : Rumours. Le titre vient du fait que l'album fonctionne comme un « florilège de rumeurs », selon John McVie. La pochette, montrant Nicks et Fleetwood (qui auront une courte liaison), transpire la classe.

Ainsi, le onzième album studio de FLEETWOOD MAC nécessite une gestation d'un an et demi. Il marque le début d'une collaboration durable entre le groupe et les producteurs Ken Caillat et Richard Dashut. Le mastering est moins explosif que celui de l'album blanc, mais l'équilibre sonore entre les voix et les instruments demeure parfait. Les paroles, fureurs et regrets, sont la seule forme de thérapie possible, et on ne manquera jamais de rester coi face au contraste entre le fond et la forme. Pour nous Français (ou non-anglophones), l'ensemble paraît si gai... Le plus touchant n'est pourtant pas un effort de groupe, mais celui d'une Christine McVie (presque) seule au piano pour un « Songbird » aussi fragile et beau qu'un classique de Joni Mitchell.

Du reste, le lot de tubes n'a rien perdu en force. « Don't Stop », toujours par dame Christine, possède un shuffle et une mélodie imparables qui feront encore les beaux jours de Bill Clinton, au moment de sa campagne présidentielle en 1992. Stevie Nicks a pour elle le célébrissime « Dreams », très proche de son « Rhiannon », mais la gypsy woman est bien connue pour faire des merveilles avec un matériau limité et réutilisable. Elle offre encore un « I Don't Want to Know » country très frais et propice à entonner aussi bien sous la douche que lors des grandes célébrations. Et « Go Your Own Way », Lindsey qui clame à Stevie qu'elle est libre de ses choix, sans rancune, sur fond de rythmique et de guitares elles aussi affranchies, c'est comment dire... l'extase ?

À propos, le groupe se déchaîne sur « The Chain » (!), blues shamanique précédant un final quasi punk (c'est l'époque) auquel John McVie apporte l'une des mélodies de basse les plus populaires au monde. « Gold Dust Woman » est le premier morceau réellement mystique de Nicks, hypnotique et devenu classique de scène. Le picking délicat et impeccable de Buckingham à la guitare acoustique sur « Never Going Back Again », le groove imparable du « You Make Loving Fun » de Christine McVie sont des recettes en or. « Second Hand News » et son refrain fainéant s'ancrent en tête pour un début d'album joyeux. Plus sombre au contraire, « Oh Daddy » ne saurait nous faire oublier combien le groupe est générateur d'ambiances plus audacieuses, envoûtantes. Et ces voix, toujours belles, intimes ou complémentaires, éclatantes comme à la fin de « The Chain »...

Alors, FLEETWOOD MAC, sympathique famille musicale pour bonnes familles aisées et nouveaux célibataires transis, uniquement ? Rumours, meilleur album, forcément ? Tout dépend du niveau de curiosité personnelle. Rumours est l'arbre qui cache la forêt, le seul album que le grand public retient, mais sa renommée n'est pas volée. Lorsqu'il le réécoute aujourd'hui, papa Fleetwood est aux anges, pour la batterie, pour le reste... Les morceaux sont intemporels, se chantent toujours en masse aux concerts, à la télé (Glee). On s'en souviendra toujours, de Rumours. On ne leur demande rien d'autre, à FLEETWOOD MAC. À vous non plus d'ailleurs ; oui, vous, pauvre petit passionné. N'espérez pas mettre un Then Play On, un Bare Trees ou un Tusk dans le salon ou dans la voiture, si vous n'êtes pas seul. Au bout de trente secondes : « Hé, mais t'as Rumourze ! Je peux ?... ». La réponse ne se fait pas attendre. Et le pire, c'est que vous ne le regrettez jamais...

A lire aussi en ROCK par MARCO STIVELL :


Bruce SPRINGSTEEN
Tracks (1998)
Pas que des trésors à la pelle mais une bonne part




VINDOTALE
Hunerez Ar Bal (2023)
Plus rock, toujours aussi envoûtant


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
   MAPLE LEAFS

 
   (2 chroniques)



- Stevie Nicks (chanteuse)
- Lindsey Buckingham (guitariste et chanteur)
- Christine Mc Vie (chanteuse et claviériste)
- John Mc Vie (bassiste)
- Mick Fleetwood (batteur)


1. Second Hand News
2. Dreams
3. Never Going Back Again
4. Don't Stop
5. Go Your Own Way
6. Songbird
7. The Chain
8. You Make Loving Fun
9. I Don't Want To Know
10. Oh Daddy
11. Gold Dust Woman



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod