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FLEETWOOD MAC - Bare Trees (1972)
Par MARCO STIVELL le 21 Juin 2014          Consultée 3675 fois

1971-72 marque un temps de stabilité pour FLEETWOOD MAC grâce à l'arrivée de l'américain Bob Welch. Le deuxième album de cette période, Bare Trees, se fait à la fois proche et différent de son prédécesseur. Pour commencer, il est plus court. Le son y est très rock, plus sec, une caractéristique due en priorité à la multiplication des effets sonores par Danny Kirwan. Le guitariste domine une nouvelle fois dans la créativité, fournissant une bonne moitié du matériel musical. Ses expérimentations pleuvent sur «Danny's Chant», blues instrumental mid-tempo à la rythmique massive sur laquelle se greffent les guitares wah-wah et rageuses autant que les parties vocales en scat. Une incartade magistrale digne des plus grands guitar-heroes, sans pour autant verser dans la mégalomanie. Mais le nom du blond Danny n'afflue pas dans la bouche du grand public rock ni dans les lignes de Rolling Stone et consorts, hélas...

Cependant, «Danny's Chant» ne détient pas le monopole du génie de Kirwan, ne serait-ce que pour ce disque, Bare Trees. «Sunny Side of Heaven» vaut bien un «Earl Gray» et un «My Dream», dans un style instrumental lyrique et soft, taillé sur mesure pour la guitare électrique. La chanson-titre est gorgée de riffs funk, entremêlés de parties de piano Wurlitzer non-moins savoureuses par Christine McVie. Elle s'inscrit dans un ensemble où l'influence anglaise plâne, sans doute en raison du climat choisi : l'hiver, les arbres nus (bare trees), la campagne anglaise brumeuse... On retrouve cette esthétique dans un morceau diamétralement opposé aux précités, «Thoughts on a Grey Day», récitation d'un court poème par Mrs Scarott, voisine du cottage commun du groupe, à la voix marquée par un âge bien avancé. Ah, l'humour british... Kirwan donne encore à «Dust» un parfum britannique enivrant, adaptant un poème de Rupert Brooke sur le thème de la guerre.

FLEETWOOD MAC conserve pourtant sa verve musicale habituelle, tournée vers les Etats-Unis et simplement plus rock que d'ordinaire. On remarque un début d'album musclé avec trois titres rattachés à chaque compositeur du groupe. Bob Welch affirme ses qualités vocales et ses tendances rhythm'n'blues sur un «The Ghost» au texte imprégné d'images cinématographiques (quand on sait que son père était producteur chez Paramount Pictures...), elles aussi brumeuses et soulignées par une flûte de Mellotron. Christine McVie nous donne le sourire avec son «Homeward Bound» aux paroles oisives et casanières, très «home sweet home», mais la mélodie n'en est pas moins sublime, presque épique. Notons d'ailleurs la virtuosité de la dame aux claviers ainsi que le solo double de Danny Kirwan, aux forts relents de WISHBONE ASH.

Kirwan qui complète par un «Child of Mine» vibrant, ne serait-ce que par l'évocation toute personnelle d'une enfance dont le père fut pour le moins absent. Les guitares sont haletantes, les ruptures totalement maîtrisées grâce à Mick Fleetwood qui libère son jeu tribal, transpirant l'Afrique, et pas uniquement sur ce morceau. Mais le musicien à l'honneur est incontestablement John McVie, dont la basse vrombit délicieusement, et à qui l'on doit aussi la photo magnifique utilisée pour la pochette de l'album... Le romantisme de l'album précédent reparait sur «Sentimental Lady», ballade jazzy et légère de Welch qui fait écho à «Future Games» (tout comme «Dust» à «Women of 1000 Years» pour Kirwan) et où les choeurs donnent un effet angélique. Un épithète qui convient encore bien à «Spare me a Little of your Love», chanson d'amour de dame Christine qui trouve toujours facilement sa cible chez l'auditeur (au niveau du sein gauche), qui s'envole littéralement sur la fin, et deviendra un classique live des années 70.

Bare Trees, c'est trente-cinq minutes de pure musique, pour parler familièrement mais aussi pour pallier tout éventuel sentiment de frustration concernant la durée. Tout n'est pas rose malgré cela : FLEETWOOD MAC est confronté à l'isolement d'un Danny Kirwan de plus en plus alcoolique et sombrant dans la folie. Un soir, au moment de monter sur scène, il casse sa guitare et se frappe lui-même, avant de se moquer ouvertement du groupe alors en train de galérer en public, sans lui... Plus personne ne le soutient et Mick Fleetwood le renvoie définitivement. Kirwan aura une courte carrière solo jusqu'en 1980 environ, pour mener ensuite une longue existence sans abri. On peut encore parler ici d'un talent prématurément gâché...

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   MARCO STIVELL

 
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- Danny Kirwan (guitares, chant)
- Bob Welch (guitares, chant)
- Christine Mcvie (claviers, chant)
- John Mcvie (basse)
- Mick Fleetwood (batterie, percussions)
- + Mrs Scarott (voix)


1. Child Of Mine
2. The Ghost
3. Homeward Bound
4. Sunny Side Of Heaven
5. Bare Trees
6. Sentimental Lady
7. Danny's Chant
8. Spare Me A Little Of Your Love
9. Dust
10. Thoughts On A Grey Day



             



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