AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

1973 était décidément une grande année pour VANGELIS. Après avoir sorti l'époustouflant Earth, le voilà qui réalise une B.O pour le documentaire de Frédéric Rossif, L'apocalypse des animaux qui se doit de rester comme une autre pierre angulaire de sa discographie.

Avant toute chose, il faut être prêt à ne pas se prendre de la bonne humeur plein la face, au contraire. Là encore, le premier morceau est relativement trompeur, avec ses percussions africaines et son ton chaleureux. Dès le culte "La Petite Fille de la Mer", l'ambiance triste et mélancolique s'installe. VANGELIS se veut évocateur, s'improvise maître d'un univers qui marquera sans traumatiser, qui touchera sans faire mal, tout en étant réussi – pari bien difficile, donc. On peut même parler de musique sinistre avec "Le Singe Bleu" et sa trompette déprimée, mais rien à faire, VANGELIS sait y faire pour rendre un tel morceau attirant, sans racoler qui plus est.

Allez, il doit bien y avoir quelques faiblesses, non ? Certes. En particulier, "L'Ours Musicien" qui aurait pu connaître un meilleur développement et passer le stade d'interlude au sein de l'album, et la production assez rudimentaire (et aussi brouillonne que sa pochette) n'aide pas l'album à totalement passer les âges. Seulement, ce sont bien là les seuls défauts de L'apocalypse des animaux. Ah si, autre chose : ce sera la dernière œuvre de VANGELIS laissant la part belle à l'acoustique, avant que le compositeur grec ne fasse un carton dans la musique électronique.