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Klaus SCHULZE - Dreams (1986)
Par WALTERSMOKE le 13 Avril 2013          Consultée 5191 fois

Ce cher Klaus SCHULZE nous livre, un an à peine après une œuvre aussi lamentable que Inter*face, ni plus ni moins que le meilleur album de toute sa carrière, j'ai nommé Dreams, ce qui constitue l'un des plus importants grands écarts de l'histoire de la musique – mais il ne doit pas être le seul.
Les raisons de douter de la qualité de cet album étaient pourtant nombreuses. Pour commencer, K.S. n'était toujours pas sorti de la période la plus sombre de sa vie, même si l'horizon commençait enfin à se dégager. Ensuite, alors qu'il est habitué à jouer plus ou moins seul, il s'entoure ici de cinq musiciens, formant un véritable petit groupe, ce qui est totalement anormal chez K.S. (sous le pseudo de Richard WAHNFRIED, ça n'aurait pas choqué). Enfin, en excluant X et Audentity, Dreams est l'album qui contient le plus de morceaux – six pour être précis – ce qui implique des titres plus courts, et formellement plus décevants. Sauf qu'en vérité, l'auditeur sera trompé sur toute la ligne, et pas qu'un peu. De plus, la pochette est vraiment magnifique et presque idéale, du jamais vu depuis Mirage.

Le premier titre, "A Classical Move", donne d'emblée le la. Bien que le bruit sec qui débarque ne soit pas très engageant, un clavier éthéré s'emballe, accompagné par des synthés, il se déroule et résonne d'une fort belle manière, sans être envahissant pour autant. Puis, les percussions débarquent autour de la quatrième minute, ainsi qu’un second clavier. Le morceau y gagne en variété et en sobriété. Le plus plaisant, c'est le fait que dès que l'ennui semble poindre, une césure apparaît et donne un nouveau départ au morceau.

A ce morceau, succède "Five to Four" (d'où vient ce titre ?), plus répétitif et décousu, sans être un simple morceau d’ambiance. Du haut de ses 7 minutes, il se laisse écouter facilement, avec de belles sonorités asiatiques. Même "Flexible", le morceau le plus convenu et le plus pop de l'album, est une réussite. Les riffs de claviers sont un peu irritants, mais rien de réellement méchant. Le plus surprenant reste la guitare qui débarque au milieu et se joint à une accélération momentanée du tempo. Certes, "Flexible" se pose clairement en aberration logique dans l'univers de K.S., mais il reste un très bon morceau, presque admissible à un passage radio.

Mais si SCHULZE se fait excentrique sur la face A, en face B il sort un nouveau pavé de 25 minutes appelé "Klaustrophony" qui n'a de mauvais que le nom. Pendant le premier tiers, les claviers se chargent de rendre l'ambiance mystérieuse et intrigante, avec notamment les faux chœurs qui ne perdent pas forcément à être plus réalistes. La batterie prend le relais, et de temps à autre une guitare joue quelques beaux accords mêlés agréablement à l'ensemble. Mais c'est le dernier tiers qui se trouve de loin le plus remarquable et original, avec Ian Wilkinson qui déclame un poème de SCHULZE, cela faisait bien trop longtemps. Même si le chanteur détonne par sa voix franchement bizarre et que le texte est assez flou, il est difficile de ne pas comprendre qu'il s'agit là d'une ode onirique et que l'heure est à la méditation. S'il fallait noter un seul défaut, ce serait la fin en fade-out, mais il est possible de passer l'éponge sans problème.

Même si ces quatre morceaux sont déjà franchement réussis et magnifiques, ils ne supportent pas la comparaison avec le titre "Dreams", le meilleur jamais composé et joué par Klaus SCHULZE – et je pèse mes mots. Il s'agit d'une montée en puissance magistrale, avec des synthés et des effets sonores (dont une fausse voix féminine) et, en arrière-plan, un clavier répétant inlassablement deux notes, mais lentement et calmement. Une fois le morceau commencé, impossible d'en décrocher, surtout entre la cinquième et la sixième minute avec l'ajout d'un riff perturbateur et hypnotique. La longueur est idéale, les idées bien retranscrites. Rien ne manque à ce titre. En un mot, "Dreams" est un morceau culte, rien de plus.

Dreams n'est pas que le meilleur album de K.S. : il s'agit aussi de LA pièce maîtresse de sa carrière, l'idéal musical qu'il a fini par atteindre. L'album peut également être considéré comme un sommet dans la musique électronique, un chef-d’œuvre à ne rater sous aucun prétexte. De plus, il amorce le retour d'un Klaus SCHULZE en pleine forme musicale, prêt à sortir des albums oscillant entre le bon et le très bon.
Incontournable.

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   WALTERSMOKE

 
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- Klaus Schulze (claviers)
- Andreas Großer (claviers)
- Nunu Isa (guitare acoustique)
- Ulli Schober (percussions)
- Ian Wilkinson (chant)
- Harald Asmussen (basse)


1. A Classical Move
2. Five To Four
3. Dreams
4. Flexible
5. Klaustrophony



             



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