Il n’existe pas de live référence de GENESIS avec Phil Collins au chant.

La période progressive (ou âge d’or selon certains) pouvait au moins avoir le mérite de se défendre avec le live de 1973, pas nécessairement représentatif du travail abattu en studio mais suffisamment rugueux et travaillé pour être réussi. C’est quelque chose qu’on ne retrouvera plus jamais, pour le coup, après le départ de Peter Gabriel, malgré quelques coups d’éclat et des tentatives audacieuses.

Prenons Seconds Out. Sorti en 1977, et connu comme le testament de Steve Hackett chez GENESIS, il a pourtant bien des choses pour plaire. Sa tracklist par exemple, comportant son lot de titres cultes mêlés - vite fait - à des morceaux plus méconnus. Gros reproche cependant : pourquoi "Supper’s Ready" ? et pourquoi pas plus d’extraits de Wind and Wuthering (1976) ? De manière plus anecdotique : pourquoi pas plus de morceaux avec Bill Bruford en supplément batterie ?

Quant à l’interprétation, et bien... Il est certes idiot d’opposer les deux périodes majeures de GENESIS, du moins du côté studio. En concert, c’est déjà autre chose. Phil Collins, malgré l’assurance sur les opus de 1976, n’est pas forcément totalement à l’aise et ça se sent, en particulier sur les plus anciens morceaux du répertoire ; la performance reste tout de même plus qu’honorable. Côté instrumentation et arrangements, c’est plus complexe - et pas forcément parce que le live est retouché, notamment sur "Supper’s Ready". "Firth of Fifth" sans sa légendaire intro au piano, il faut s’y faire même si on comprend les réticences de Tony Banks ; aucune excuse en revanche pour "I Know what I Like", qui s’éternise trop, même dans un contexte live. En contrepartie, le jeu de batterie(s), sans être monstrueux, est on ne peut plus remarquable, et les morceaux s’enchainent avec une fluidité permettant de ne pas perdre l’auditeur.

En fin de compte, j’aime bien Seconds Out, mais il est clairement imparfait et suffit tout juste à servir d’honnête best-of live de GENESIS. J’y reviens dans ma kro-express de Three Sides Live (1982), mais c’est également le seul live du GENESIS période Collins qui vaille vraiment le coup, du moins en version audio.